Redoine Faïd était toujours en fuite lundi 2 juillet au matin après son évasion spectaculaire la veille par hélicoptère de la prison de Réau, en Seine-et-Marne. Il y a « peut-être » eu une défaillance au sein de ce centre a déclaré, lundi matin, la ministre de la justice, Nicole Belloubet.

« J’ai demandé à ce qu’une mission d’inspection générale de la justice se rende sur place dès aujourd’hui et puisse voir comment les mesures de sécurité auraient été le cas échéant défaillantes pour que nous puissions y remédier », a expliqué la garde des sceaux sur Europe 1. « Je ne prétends pas qu’il n’y a pas ici de défaillance. Il y en a peut-être une », a-t-elle ajouté.

Quelque 2 900 policiers et gendarmes sont mobilisés depuis dimanche sur le territoire national pour tenter de rattraper celui qui s’était déjà évadé il y a cinq ans de sa prison de Lille-Sequedin.

Hélicoptère en vol stationnaire au-dessus du sol de la cour

Dimanche matin, trois hommes lourdement armés sont parvenus à voler un petit hélicoptère de type Alouette sur un aérodrome de Seine-et-Marne et à prendre en otage son pilote instructeur afin qu’il les dépose dans la cour d’honneur de la prison de Réau.

Une fois l’engin introduit dans l’établissement, en vol stationnaire au-dessus du sol de la cour, le commando a lancé des gaz lacrymogènes, contraignant les surveillants, non armés, à se réfugier dans l’enceinte du bâtiment.

Deux hommes armés ont sauté de l’hélicoptère et emprunté un chemin d’intervention réservé aux surveillants pour accéder aux parloirs, où Redoine Faïd recevait la visite de son frère.

Le commando a ensuite abandonné l’hélicoptère, partiellement incendié, à Gonesse, dans le Val-d’Oise, à une soixantaine de kilomètres de la prison. Son pilote, retrouvé en état de choc, a été transporté à l’hôpital.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance des chefs d’évasion en bande organisée et d’association de malfaiteurs confiée à la DCPJ.

Redoine Faïd a été condamné en appel en avril à vingt-cinq ans de réclusion pour un braquage raté dans le Val-de-Marne, qui avait coûté la vie en 2010 à la policière municipale Aurélie Fouquet, mitraillée à l’issue d’une course sur l’autoroute.

Il a été condamné deux fois aux assises en 2017 : à dix ans de réclusion pour son évasion de la prison de Lille-Sequedin en 2013 et à dix-huit ans de prison pour l’attaque d’un fourgon blindé dans le Pas-de-Calais en 2011.