Un projet « ambitieux » pour les uns, une vision « d’un autre temps » pour les autres. Très controversé, le projet d’aménagement avec six tours, dont un gratte-ciel de la ZAC Bercy-Charenton à Paris (12e arrondissement), a été toutefois approuvé lundi 2 juillet par le Conseil de Paris.

Ce « projet d’aménagement ambitieux » qui crée un nouveau « morceau de ville » dans le sud-est de la capitale, selon la maire de Paris, Anne Hidalgo, a été approuvé lors d’un vote très serré à bulletins secrets, à l’issue d’un débat qui a nettement divisé le conseil, mais aussi la majorité parisienne en raison de l’opposition des écologistes.

Sur Twitter, l’édile de la capitale s’est félicitée du vote, « nouvelle preuve de notre capacité à innover pour l’attractivité de Paris et l’amélioration du cadre de vie des Parisiens ».

Cette zone d’aménagement concertée s’étale sur 80 hectares, dont 18 aménageables, située entre périphérique et échangeur de l’A4 et traversée par les voies ferrées de la gare de Lyon et de Bercy. Signée par l’agence de l’architecte britannique Richard Rogers (concepteur avec Renzo Piano du Centre Pompidou), elle devrait accueillir en 2030 près de 9 000 nouveaux habitants avec 57 % de logements sociaux, des équipements publics, des bureaux, des commerces, des hôtels, un jardin de deux hectares avec, en tête de pont, six tours « écologiques » dont un gratte-ciel de 180 mètres de haut. Le projet devrait générer 13 000 emplois selon ses partisans.

« Projet sans vision »

Les écologistes, traditionnellement opposés aux tours à Paris et qui ont lancé une opération de pétition pour demander un référendum, ont dénoncé une « vision d’un autre temps », selon Yves Contassot, conseiller de Paris, quand David Belliard, président du groupe, estimait que les tours ne « respectaient pas le plan climat de la Ville ».

« Qui oserait prétendre qu’il rêve d’un avenir radieux dans une des six tours, coincé entre les voies ferrées, le périphérique et un nœud autoroutier saturé », a lancé de son côté Florence Berthout, présidente du groupe Les Républicains. Et pour l’UDI-MoDem, Eric Azière a dénoncé lundi « « un projet sans vision, sans respiration. Vous vous préparez à construire un quartier enclavé géographiquement et socialement ».