Cet attentat a été revendiqué en début de soirée par le groupe Etat islamique, qui affirme avoir voulu viser le président afghan, Ashraf Ghani, en visite dans la capitale du Nangarhar, à la frontière avec le Pakistan. / PARWIZ / REUTERS

Au lendemain d’un attentat qui a fait 21 morts, dont dix-sept sikhs et hindous selon les autorités locales, les sikhs afghans exigent, lundi 2 juillet, une enquête. Parmi les 21 morts figurent Atvar Singh, candidat pour représenter la minorité religieuse sikhe au Parlement aux élections d’octobre, et Rawal Singh, figure éminente et active de la communauté.

L’explosion s’est produite quelques heures après l’inauguration d’un hôpital à Jalalabad par le président de la République, Ashraf Ghani. Le groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui s’est établi ces dernières années dans la province de Nangarhar, autour de Jalalabad, a revendiqué l’attaque par le canal de son agence, Amaq, expliquant avoir voulu viser le président afghan en visite dans la capitale du Nangarhar, à la frontière avec le Pakistan et qu’il visait les sikhs, un groupe qualifié de « polythéiste ».

Le sikhisme est une religion monothéiste apparue au XVIe siècle dans le nord-ouest de l’Inde avec la volonté de rejeter le système des castes et de réconciclier les deux religions majoritaires dans le pays, l’hindouisme et l’islam.

« Nous exigeons une enquête du gouvernement sur cet attentat, faute de quoi nous irons manifester devant l’ambassade américaine et d’autres, à Kaboul », prévient le fils du candidat, Narendar Singh. « C’est un gouvernement faible qui n’arrive à protéger personne », accuse le jeune homme.

Exode massif depuis 1979

La communauté sikhe compte quelques milliers de représentants en Afghanistan, principalement installés à Kaboul, Jalalabad et à Kandahar, dans le sud. La Constitution leur garantit une représentation au Parlement. Ils étaient environ 50 000 avant le début de la guerre contre l’URSS, en 1979.

L’exode a commencé, massivement, avec l’invasion soviétique puis s’est poursuivi au fil des conflits successifs qui secouent le pays depuis bientôt quarante ans.

Les conclusions des enquêtes annoncées après les attentats, même les plus choquants, qui frappent régulièrement les civils, sont rarement rendues publiques. Ce silence entretient la défiance et la suspicion au sein de la population.