Elles sont encore à l’état de projet qu’elles suscitent déjà la polémique parmi les Etats membres. Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, s’est prononcé lundi 2 juillet contre l’option d’ouvrir aux migrants la possibilité de demander l’asile dans l’Union européenne depuis les « plates-formes régionales de débarquement » que les dirigeants des Vingt-Huit envisagent de créer hors du continent européen.

« Je fais partie de ceux qui disent que si l’on autorise les demandes d’asile [depuis ces plates-formes], cela va créer un facteur d’attraction incroyable », a déclaré sur la radio Ö1 le chef du gouvernement, dont le pays vient de prendre pour six mois la présidence tournante de l’Union européenne (UE). M. Kurz a ajouté que cette question avait donné lieu à des avis divergents lors du récent sommet des dirigeants de l’UE sur les migrations.

Un concept encore flou

Lors de cette réunion organisée en pleine crise politique sur l’avenir du droit d’asile en Europe, les responsables des pays de l’Union se sont notamment entendus pour « explorer rapidement » le « concept » encore flou de « plates-formes régionales de débarquement » de migrants secourus dans les eaux internationales.

Le chancelier autrichien considère qu’il serait « plus intelligent d’aller chercher directement les gens dans les zones de guerre, plutôt que de créer une incitation à entreprendre la dangereuse traversée de la Méditerranée ».

La question se pose également, selon M. Kurz, de savoir « si, au niveau mondial, les 60 millions de personnes qui fuient leur pays doivent pouvoir déposer une demande d’asile en Europe ou bien si elles ne peuvent pas le faire ailleurs ». Aucun pays tiers hors de l’UE ne s’est jusqu’à présent proposé pour héberger de telles « plates-formes régionales de débarquement » dont la mise en œuvre suscite beaucoup de doutes parmi les pays européens et sur la compatibilité avec le droit international. Le chancelier autrichien avait jugé samedi « faisable » de conclure des accords avec des pays africains en vue d’accueillir de tels lieux. Il avait également souhaité la tenue, d’ici à la fin de l’année, d’un sommet Union europénne-Afrique.