Le taux d’activité des jeunes de 15-24 ans ne cesse de diminuer tandis que celui des plus âgés progresse. / MYCHELE DANIAU / AFP

A quoi ressemble le marché du travail en France en 2017 ? C’est pour répondre à cette question – et à bien d’autres – que l’Insee publie mardi 3 juillet le document Insee Références « Emploi, chômage, revenus du travail » qui présente un ensemble d’indicateurs et d’analyses. Et le premier enseignement de cette publication c’est d’insister sur le fait que l’exercice écoulé est un millésime exceptionnel, avec un record à la clé. L’an passé, il s’est créé en net près de 341 000 emplois par rapport à l’année précédente. C’est la plus forte progression depuis 2007. Un sommet qui ne sera certainement pas atteint à nouveau en 2018, les prévisionnistes tablant sur une progression deux fois moindre cette année, de l’ordre de 183 000 créations nettes d’emplois.

Si le taux de chômage en moyenne annuelle est resté haut, à 9,4 %, il a toutefois diminué pour la deuxième année consécutive, de 0,7 point après – 0,3 point en 2016, malgré la réduction drastique des contrats aidés. Et, selon l’Insee, les femmes seraient un tout petit peu moins touchées que les hommes. Résultat : 27,8 millions de personnes étaient en emploi en France fin 2017, dont 25 millions de salariés.

  • L’industrie et la construction ont recréé des emplois

C’est le secteur privé, et notamment le tertiaire marchand, qui tire cette croissance. Il a créé 355 000 emplois salariés en 2017, après 205 000 en 2016. Même l’industrie, à la peine ces dernières années, est repassé dans le vert avec 3 000 nouveaux postes. 46 000 en comptant les intérimaires. Une trajectoire que l’on retrouve aussi dans la construction : + 31 000 postes (59 000 en incluant le travail temporaire).

Les statistiques sont moins roses dans la fonction publique, qui a perdu l’an passé 7 000 emplois, alors que le nombre d’emplois avait augmenté de 24 000 en 2016.

  • Forte hausse de l’intérim

Même si la part des CDI n’a pas baissé (84,5 % des actifs en emploi salarié), la hausse a davantage concerné les contrats à durée déterminée et les missions ponctuelles. Ces dernières ont gonflé de 814 000 personnes les rangs des intérimaires. Une hausse massive de 17,9 %. A l’inverse, l’emploi à temps partiel, qui concerne toujours un petit cinquième des actifs, a légèrement diminué.

  • Augmentation de l’activité des seniors

« La population active se recompose » en fonction des générations, note l’Insee : le taux d’activité des jeunes de 15-24 ans, qui était, il y a dix ans, sensiblement le même que celui des 55-64 ans, ne cesse de diminuer. Réformes des retraites obligent, celui des plus âgés progresse.

  • Une progression modérée des salaires

Dans le privé, les salariés ont bénéficié en moyenne d’1,7 % d’augmentation. Une hausse qui taquine les 2,2 % dans les administrations, mais qui est en partie grignotée par le regain d’inflation.