Le groupe Europe des nations et des libertés (ENL), dont le Rassemblement national, ex-FN, constitue la force dominante, devra rembourser un peu plus de 544 000 euros au Parlement européen pour des dépenses injustifiées, a décidé lundi le bureau de l’institution.

L’essentiel de ces dépenses indues – que l’ENL n’ait pas fourni de justificatifs ou qu’elles ne correspondent pas à la finalité des financements accordés aux groupes politiques, telles que caisses de bouteilles de champagne ou repas dans des restaurants très haut de gamme – sont imputables au parti de Marine Le Pen.

« Première fois que le chiffre est aussi important »

Les irrégularités, qui ont été relevées par deux audits externes validés ensuite, avec quelques corrections à la baisse, par la commission du contrôle budgétaire du Parlement, concernent pour l’essentiel 2016 et marginalement 2017. « Il y a toujours eu des groupes dont certaines petites dépenses n’étaient pas acceptées, mais c’est peut-être la première fois que le chiffre est aussi important et que l’argent a été utilisé à des fins très éloignées de ce qu’on peut imaginer pour un groupe politique », a dit un porte-parole du Parlement.

Le Rassemblement national n’aura cependant pas besoin de sortir l’argent de sa poche. Dans l’attente de sa décision, le Parlement avait provisionné 600 000 euros sur les 3,25 millions d’euros auxquels le groupe ENL a droit pour 2018.