La Francophonie s’est invitée, lundi 2 juillet, au sommet de l’Union africaine (UA) avec la candidature du Rwanda pour diriger l’institution, après quatre ans de mandat de la Canadienne Michaëlle Jean, candidate à sa propre succession en octobre.

« L’Union africaine a demandé à tous les membres de la Francophonie de soutenir la candidature du Rwanda » en la personne de la cheffe de la diplomatie rwandaise, Louise Mushikiwabo, à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a déclaré à l’AFP un responsable d’un pays francophone présent au sommet de Nouakchott.

« Une décision d’un soutien collectif » en faveur de la candidature rwandaise a été prise lors du sommet de Nouakchott, a confirmé à l’AFP le chef de la diplomatie d’un autre pays membre de l’OIF.

Avant l’ouverture du sommet de l’UA à Nouakchott dimanche, le président du Rwanda, Paul Kagame, qui exerce la présidence tournante de l’UA, avait fait savoir qu’il tenterait de s’assurer du soutien de ses pairs à la candidature de Mme Mushikiwabo.

Paris appuie cette démarche, qui permettrait de ramener la direction de l’OIF en Afrique.

Critiquée au Québec

Le prochain sommet de la Francophonie, devant désigner le futur chef de l’organisation, doit se réunir les 11 et 12 octobre en Arménie.

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, avait déclaré en mai son soutien à un deuxième mandat de Michaëlle Jean à la tête de l’OIF, expliquant qu’elle allait présenter un « plan précis » pour faire taire les critiques à son encontre.

Le dirigeant libéral réagissait au soutien de la France, exprimé par le président Emmanuel Macron, à la candidature rwandaise.

Le Québec, qui est avec le Canada le deuxième contributeur de l’OIF, derrière Paris, avait exprimé ces derniers mois des réserves à l’égard de la gestion et du train de vie de Mme Jean.

Ex-gouverneure générale du Canada (représentante de la reine Elizabeth II, chef d’Etat en titre), et ancienne journaliste née en Haïti, elle a fait carrière au Canada.

Les médias québécois ont pointé ces derniers mois les dépenses, qualifiées de somptuaires, de la Francophonie pour Michaëlle Jean et sa famille. La résidence officielle de la secrétaire générale de l’OIF a été rénovée pour 500 000 dollars canadiens (plus de 330 000 euros) et quatre chauffeurs sont mis à sa disposition, a rapporté notamment en mars le Journal de Montréal.