Une femme a été tuée par balle en pleine rue mardi 3 juillet au matin sur le boulevard Saint-Loup, à Marseille, par son ex-conjoint, déjà connu pour des faits de violences conjugales. La victime, âgée de 54 ans, circulait à scooter lorsqu’elle a eu une brève discussion avec son ex-conjoint, qui lui a tiré dessus à quatre reprises avec un pistolet 9 mm, a précisé le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

La victime a d’abord été prise en charge par les marins-pompiers avant de mourir de ses blessures. L’ex-conjoint a ensuite retourné l’arme contre lui et est mort en fin de matinée, selon la police. Il avait été condamné début avril à dix-huit mois de prison dont neuf avec sursis pour des faits de violence conjugale déjà commis sur sa conjointe. Il avait fait une demande d’aménagement de peine pour éviter l’incarcération, demande qui était en cours d’examen selon M. Tarabeux.

« Sa conjointe avait reçu un “téléphone grand danger” [TGD] le 21 juin mais ne l’avait pas activé, donc la police n’a reçu aucune alerte ce matin », a ajouté le procureur. Le TGD est un dispositif d’alerte confié aux femmes victimes de violences conjugales, qui existe depuis 2014.

Une femme tuée tous les trois jours

Le 25 juin, à Schweighouse-sur-Moder, à une trentaine de kilomètres au nord de Strasbourg, dans le Bas-Rhin, une mère de famille détentrice elle aussi d’un « téléphone grand danger », avait également été tuée par son ex-compagnon. La victime avait bien utilisé son téléphone dès qu’elle avait vu son ex-compagnon, mais l’intervention des secours n’avait toutefois pas permis de la sauver.

L’homme, un trentenaire qui vivait dans le sud de la France, avait été condamné pour des violences sur son ex-compagne en mars à un an de prison avec sursis avec interdiction de prendre attache avec elle et de se présenter à son domicile. Il a été découvert mort, percuté par un train dans la nuit de mercredi à jeudi à Ebersheim, dans le sud du département. « C’est manifestement un suicide », a commenté le procureur adjoint.

Le TGD dispose « d’une touche dédiée à l’arrière de l’appareil, permettant à la victime de joindre, en cas de grave danger, le service de télé-assistance accessible 7j/7 et 24h/24 », avait détaillé fin juin Youssef Badr, porte-parole du ministère de la justice. L’opérateur, selon la situation, peut demander immédiatement l’intervention des forces de l’ordre grâce à un canal spécial. « Ce dispositif permet également la géolocalisation du bénéficiaire », avait précisé M. Badr.

Les femmes sont en France les premières victimes des violences conjugales : selon le ministère de l’intérieur, 123 ont été tuées par leur compagnon, ex-compagnon ou amant en 2016, soit une tous les trois jours.

Violences faites aux femmes : comment agir ?
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