Najib Razak a comparu devant un tribunal de la capitale Kuala Lumpur. / LAI SENG SIN / REUTERS

Nouveau rebondissement dans la « plus grosse affaire de kleptocratie à ce jour ». Soupçonné d’avoir détourné pour des millions d’euros d’argent public d’un fonds souverain, l’ancien premier ministre malaisien, Najib Razak, a été inculpé de corruption mercredi 4 juillet, au lendemain de son arrestation.

Quatre chefs d’inculpation ont été signifiés à M. Najib, trois pour abus de confiance et le quatrième pour avoir accepté un pot-de-vin de 42 millions de ringgits (8,9 millions d’euros). Il encourt jusqu’à 20 ans de prison. L'’affaire doit désormais être transférée devant la Haute Cour de justice, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).

Ces accusations sont liées à la société SRC International, qui était à l’origine une filiale énergie de 1Malaysia Development Berhad (1MDB), fonds souverain créé par M. Najib à son arrivée au pouvoir en 2009 et aujourd’hui endetté à hauteur de 10 milliards d’euros. L’ancien premier ministre, soupçonné d’avoir détourné environ 640 millions d’euros, a toujours nié toute malversation. L’affaire 1MDB fait l’objet d’enquêtes dans plusieurs pays, notamment à Singapour, en Suisse et aux Etats-Unis.

Des perquisitions importantes

Cette affaire de détournements de grande ampleur a largement contribué à la défaite cinglante aux législatives en mai de l’ancienne coalition qui était au pouvoir depuis 61 ans et dirigée par M. Najib. Peu après que ce dernier a quitté le pouvoir, la police avait révélé avoir saisi des centaines de cartons contenant des sacs à main de luxe remplis d’argent et de bijoux, lors de perquisitions dans le cadre de l’enquête pour détournements de fonds visant celui qui fut premier ministre de 2009 à mai 2018.

Le nouveau gouvernement issu des législatives du 10 mai, dirigé par le premier ministre Mahathir Mohamad, 92 ans, avait annoncé qu’il souhaitait récupérer les fonds détournés de la société publique 1MDB.