La présidence ivoirienne a annoncé, mercredi 4 juillet, un remaniement du gouvernement, sur fond de crise politique dans la coalition au pouvoir, deux ans avant l’élection présidentielle.

Le président Alassane Ouattara a « mis fin » aux fonctions du gouvernement et reconduit le premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour former une nouvelle équipe, selon le communiqué lu à la presse par le secrétaire général de la présidence, Patrick Achi.

La coalition au pouvoir, qui regroupe le Rassemblement des Républicains (RDR) du président Ouattara et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié traverse une crise, le PDCI ayant de facto refusé de constituer avec le RDR un parti unifié avant le prochain scrutin présidentiel.

Le président a chargé le premier ministre « de lui proposer une équipe gouvernementale constituée du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix [RHDP] et de la société civile », selon le communiqué.

Le RHDP désigne à la fois la coalition électorale RDR-PDCI au pouvoir et le futur parti unifié voulu par le président Ouattara. Ce projet de parti unifié suscite des divisions au sein de son propre camp et au PDCI.

Ouverture aux petits partis

Le parti d’Henri Konan Bédié, qui a soutenu deux fois la candidature victorieuse d’Alassane Ouattara en 2010 et 2015, réclame la réciprocité pour 2020, soit un candidat issu du PDCI soutenu par le RDR – ce que le parti présidentiel ne semble pas vouloir lui accorder.

Le nouveau gouvernement devrait voir reconduits les ministres PDCI – ils étaient douze avant le remaniement – favorables au parti unifié, et devrait s’ouvrir aux petits partis qui ont décidé de le rejoindre, a commenté une source proche de la présidence.

Mardi, le ministre des ressources animales et halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, a annoncé le lancement d’un mouvement dissident à l’intérieur du PDCI, se déclarant favorable au parti unifié. Une demi-douzaine d’autres ministres et quelques députés et sénateurs PDCI étaient présents lors de cette annonce publique.

Parmi les petits partis, l’UDPCI, dirigée par l’ancien ministre des affaires étrangères Toikeusse Mabri et qui compte six députés à l’Assemblée, a décidé de rejoindre le RHDP. Le Mouvement des forces d’avenir (MFA) et le Parti ivoirien des travailleurs (PIT) sont divisés sur la question. En revanche, l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI, 3 députés), a refusé de rejoindre le parti unifié à l’issue d’un vote de ses militants.