Chaque jour durant la Coupe du monde, Eddy Fleck et Maxime Mianat analysent la compétition à leur façon. Attention : cette chronique peut contenir du second degré.

Didier Deschamps, le 5 juillet 2018. / FRANCK FIFE / AFP

Cette semaine, Adil Rami s’est présenté en conférence de presse dans la bonne humeur, se laissant aller à quelques blagues efficaces pour faire rire l’assemblée. Blaise Matuidi a pris le relais, répondant parfaitement aux questions en évitant les pièges à polémiques. L’exercice est maîtrisé. L’image de l’équipe de France a rarement été aussi bonne et je ne me suis jamais autant emmerdé.

Les aînés avaient su pimenter les dernières aventures des Bleus en refusant de descendre d’un bus ou en décochant une droite à un journaliste. La belle époque. Il y avait de quoi faire des unes de journaux télévisés, les débats étaient riches et animés. Cette bonne atmosphère sans affaire de prostituée ou de cocaïne me stresse. Rien ne dépasse, tout roule. Paul Pogba réalise de bonnes performances alors que nous nous étions tous mis d’accord pour le détester. Lorsque l’équipe de France se présente face à l’Argentine, elle n’a pas d’autre choix que de gagner. Et elle gagne. Alors oui, j’ai pris du plaisir à regarder ce huitième de finale mais cela a duré une heure et demie.

Aucune sextape

De quoi parlons-nous autour des matchs ? Aucune sextape ne fuite, aucun joueur n’a eu le courage de se doper. En 2010, la sélection de Raymond Domenech nous proposait la rencontre et savait assurer l’animation avec un service après-vente de qualité. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Monsieur Deschamps, pensez-vous à tous ces politiques qui n’ont rien à se mettre sous la dent parce que vous avez su créer un groupe qui ne fait pas de vagues ? Vous n’êtes qu’un égoïste.

Cet après-midi, les Bleus iront gentiment défier l’Uruguay, dans leur gentil bus avec leur gentil chauffeur. Ils vont certainement écouter attentivement la causerie de leur sélectionneur et l’applaudir parce qu’il est génial. Il y a des chances même qu’ils s’imposent et qu’ils se qualifient pour le dernier carré de cette compétition. Vous me dégoûtez. Sortez-moi de là et rendez-moi mon équipe de France.

Eddy Fleck

Les épisodes précédents de « Roulette russe »

Episode 1 : comment concilier Coupe du monde et vie de famille

Episode 2 : pourquoi il ne faut pas critiquer l’équipe de France

Episode 3 : pourquoi on ne sait pas encore si Griezmann pourra jouer contre l’Australie

Episode 4 : pourquoi le drapeau du Brésil n’est pas ce que vous croyez

Episode 5 : pourquoi les Anglais n’ont en réalité pas inventé le football

Episode 6 : pourquoi Pologne-Sénégal est un authentique derby

Episode 7 : pourquoi la Coupe du monde est un cauchemar pour les autres sportifs

Episode 8: pourquoi France-Pérou n’aura pas lieu

Episode 9 : pourquoi il y a toujours un drapeau algérien dans un stade

Episode 10 : pourquoi l’Antarctique est le grand absent du tournoi

Episode 11 : pourquoi il n’est pas raisonnable d’aimer à la fois Lionel Messi et Cristiano Ronaldo

Episode 12 : pourquoi on peut suivre la Coupe du monde sans aimer le foot

Episode 13 : pourquoi le dopage n’existe pas dans le football

Episode 14 : pourquoi 0-0 est le score parfait

Episode 15 : pourquoi le match Panama-Tunisie sera l’événement du soir

Episode 16 : pourquoi j’ai renoncé à la nationalité française durant la Coupe du monde

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Episode 19 : pourquoi les joueurs brésiliens choisissent-ils leur nom de famille ?

Episode 20 : comment expliquer la Coupe du monde à son enfant

Episode 21 : comment briller en société en parlant football ?

Episode 22 : pourquoi il faut croire en Dieu avant France - Uruguay