Ancien lobbyiste du charbon, le républicain Andrew Wheeler va remplacer Scott Pruitt à la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) états-unienne, équivalent d’un ministère de l’environnement. / ERIC VANCE / REUTERS

Un ancien lobbyiste du charbon va prendre la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) américaine. Le républicain Andrew Wheeler, actuel numéro deux de l’agence, va assurer l’intérim après la démission, jeudi 5 juillet, de Scott Pruitt, englué dans une série de scandales liés à son train de vie et à son utilisation des fonds publics.

Son nom est bien connu des démocrates, qui ont été horrifiés lorsqu’il a été confirmé en avril à l’EPA, dont l’administrateur, équivalent d’un ministre de l’environnement, est nommé par le président américain et approuvé par le Congrès. « Il a passé des années à saper ou à faire pression contre les protections environnementales qu’il pourrait bientôt superviser », s’inquiétait sur CNN le sénateur de New York, Chuck Schumer.

Après le départ de Scott Pruitt, « nous avons maintenant son administrateur adjoint, et il n’est pas clair si cette personne s’est engagée à protéger l’environnement. C’est le vrai problème », a déclaré jeudi le sénateur du Maryland, Ben Cardin, sur la chaîne américaine. Il est peu probable que les orientations changent beaucoup à l’EPA sous la houlette d’Andrew Wheeler, dont les vues sur les réglementations environnementales sont tout aussi conservatrices que son prédécesseur.

Critique envers Trump par le passé

Sur le site de l’EPA, la biographie d’Andrew Wheeler, né à Hamilton, dans l’Ohio, et âgé d’une cinquantaine d’années, vante une carrière « consacrée à l’avancement de politiques environnementales judicieuses ». Il avait déjà travaillé à l’EPA sous la présidence de George W. Bush.

Plus récemment, il a été lobbyiste auprès de nombreux clients de l’industrie du charbon et directeur de l’entreprise spécialisée dans l’énergie et l’environnement FaegreBD Consulting, où son meilleur client était la compagnie minière Murray Energy.

Selon le centre pour une politique réactive, qui étudie les effets de l’argent et du lobbyisme sur les politiques publiques, la compagnie minière a versé au moins 300 000 dollars par an à l’entreprise d’Andrew Wheeler entre 2009 et 2017.

Le président américain ne tarit pas d’éloges à son égard. « Il est avec moi depuis longtemps, c’était un soutien de Trump dès le début […] Il va faire un travail fantastique », a-t-il assuré jeudi à bord d’Air Force One, en route pour le Montana.

Andrew Wheeler a pourtant déjà critiqué le président par le passé, relève le Washington Post. En 2016, quand il était encore lobbyiste, il avait écrit un message sur Facebook – effacé depuis – dans lequel il qualifiait Donald Trump, alors candidat à la Maison Blanche, d’« intimidateur » qui « a démontré à travers les débats et interviews qu’il ne comprend pas comment fonctionne le gouvernement », et mettait en cause sa personnalité. Interrogé en 2017 à ce sujet par le quotidien, Andrew Wheeler a expliqué qu’il s’était fié à ce qu’il avait vu lors des débats pendant les primaires, mais qu’après avoir examiné les politiques du président, il avait dit être « entièrement d’accord » avec lui.