« La France ruine le rêve uruguayen. » Le titre barre la page d’accueil du portail en ligne de Clarín, quotidien argentin. Une semaine à peine après avoir écarté la sélection de Lionel Messi (4-3), l’équipe de France a anéanti les espoirs de son voisin, vendredi 6 juillet.

« C’est au moment où le match était le plus équilibré que Raphaël Varane a inscrit le premier but », regrette le journal de Montevideo La Diaria. « D’une tête splendide », salue The Guardian, le défenseur du Real Madrid a mis les Bleus sur les bons rails en fin de première mi-temps, à la quarantième minute de jeu. Dans la foulée, la Celeste « a failli égaliser », note The Irish Times. La France était alors toute proche de revivre « le même scénario que contre l’Argentine », lorsque après avoir ouvert le score, le gardien Hugo Lloris et ses coéquipiers avaient concédé deux buts avant de finalement l’emporter.

Un coup du sort plombe l’Uruguay

Mais l’absence de l’attaquant vedette Edinson Cavani, blessé, s’est fait sentir, constate le journal espagnol El Mundo. « Cela a rendu le match plus facile à contrôler, pour les hommes de Didier Deschamps. » Un contrôle récompensé une seconde fois, sur un coup du sort terrible pour l’Uruguay, à l’heure de jeu. Un but « douloureux à regarder », écrit The Irish Times. À l’entrée de la surface, l’attaquant Antoine Griezmann - « le plus uruguayen des Français », rappelle El Telégrafo - a décoché une frappe flottante, « mal jugée par le portier Fernando Muslera » et déviée dans ses propres filets. Ou plutôt, pour la Süddeutsche Zeitung : « Le ballon a volé vers Muslera comme un bourdon au-dessus de la pelouse de la piscine municipale, mais ce dernier l’a claquée dans le but tout seul. »

« Les deux petits pas de Griezmann avant de tirer étaient comparables à ceux d’un automate. Insignifiants à première vue, ils ont ouvert la défense uruguayenne. C’est le genre de petits détails que nous oublions et négligeons si souvent », relève El Mundo. Au vu de leur état de forme, « les Français n’avaient pas besoin qu’on leur fasse de cadeau, et c’est pourtant exactement ce qu’a fait l’Uruguay », poursuit The Guardian.

La France, « un poids lourd »

Même si les changements opérés par le sélectionneur Óscar Tabárez ont permis à ses joueurs « de se rapprocher de la surface française » en fin de match, les Uruguayens ne sont jamais parvenus à « revenir au score », observe La Diaria. « L’espoir s’est envolé », lâche El Telégrafo. « L’Uruguay est le plus petit pays à avoir gagné la coupe du monde, mais cette défaite montre qu’il est de plus en plus difficile pour ce genre de Petit Poucet de soulever le trophée, compatit The Irish Times, quotidien d’une nation à peine plus peuplée. Il faut une chance extraordinaire pour ne pas perdre ses meilleurs joueurs sur blessure ou à cause d’une suspension en cours de route, comme une météorite qui rentrerait dans l’atmosphère terrestre. »

À en croire The New York Times, ce succès conforte la France dans sa position de « poids lourd » de ce mondial. « La France fait une démonstration de force », abonde la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Toujours en Allemagne, du côté de Die Welt, on juge la victoire « méritée » mais acquise « non sans efforts ». Après cette rencontre, qui propulse les Bleus en demi-finale pour la première fois depuis 2006, The Guardian avertit : « On a l’impression que l’équipe de France ne nous a pas encore tout montré. »