Un soldat américain a été tué et deux blessés, samedi 7 juillet, dans le sud de l’Afghanistan, « apparemment », a annoncé l’opération de l’OTAN Résolute Support (RS) dans un communiqué qui ne précise pas où cette attaque a eu lieu, mais promet davantage de détails ultérieurement.

Cependant, un policier afghan a précisé que l’incident s’est produit sur l’aéroport de Tarinkot, la capitale provinciale de l’Uruzgan où les talibans sont très présents et actifs.

L’OTAN évoque une « apparente attaque de l’intérieur » ce qui signifie qu’un ou des soldats afghans ont ouvert le feu sur les instructeurs américains qui forment et encadrent les forces gouvernementales. Sur Twitter les talibans ont annoncé qu’un « patriote afghan a ouvert le feu sur des Américains en Uruzgan tuant et blessant au moins quatre d’entre eux ».

La fusillade de samedi est survenue un peu plus d’un an après la mort de trois soldats américains tués par un militaire afghan dans la province de Nangarhar, dans l’Est afghan. De telles attaques, appelées « verts contre bleus », durant lesquelles des militaires afghans ou des assaillants portant des uniformes afghans tirent sur des éléments de l’armée américaine ou de la coalition internationale, ont été caractéristiques du conflit afghan, même si leur fréquence a diminué ces dernières années.

C’est le deuxième soldat américain tué en Afghanistan depuis le début de l’année. Le précédent avait été tué lors de combats dans la province du Nangarhar, dans l’est, le 1er janvier. Quatre autres avaient été blessés dans le district d’Achin, bastion du groupe Etat islamique largement repris depuis par les forces afghanes et américaines. En 2017, onze militaires américains avaient été tués.

14 000 hommes présents en Afghanistan

Quelque 14 000 soldats américains sont déployés en Afghanistan en soutien aux forces afghanes qu’ils forment et accompagnent en opération, au titre de la lutte contre le terrorisme. Ils constituent l’essentiel des 16 000 hommes de l’opération Résolute Support commandée par le général américain John Nicholson, qui s’apprête à céder la place au général des Forces spéciales américaines, Scott Miller.

Depuis fin 2017, la nouvelle stratégie de Nicholson vise en particulier le trafic d’héroïne, l’une des principales sources de revenu des talibans et cible les laboratoires de transformation de l’opium et les routes d’exportation, principalement dans le sud du pays. Pour les talibans les Américains et les forces occidentales sont des envahisseurs dont ils réclament le départ préalablement à tout règlement pacifique.

La guerre d’Afghanistan, en cours depuis 17 ans, est à ce jour la plus longue de l’armée américaine qui a perdu plus de 2 400 hommes dans le pays et enregistré environ 20 000 blessés.