Une vingtaine de migrants à bord d’un car accompagnés par des membres associatifs de la « marche solidaire » ont été arrêtés au port de Calais dimanche par la police française au moment d’embarquer pour l’Angleterre sur un car-ferry.

Entre 7 heures et 8 heures, « 24 étrangers qui ne disposaient pas des documents administratifs, donc en situation irrégulière, ont été descendus du bus et ont été amenés au centre administratif de rétention (CRA) de Coquelles » par la police aux frontières (PAF) pour contrôler leur situation, a précisé la préfecture du Pas-de-Calais. En fin de matinée, quatre d’entre eux, en situation régulière, avaient été libérés selon la même source.

Manifestation devant le CRA de Coquelles

Environ 70 militants et membres de la marche étaient rassemblés dimanche après-midi devant les grilles du CRA, criant au son des tambours « libérez nos camarades » face aux policiers.

« Nous sommes là depuis 11 heures ce matin et sommes décidés à rester tant que nos camarades ne seront pas libérés », a déclaré Anzoumane Sissoko du Collectif des sans-papiers de Paris (CSP 75), dont sont membres la plupart des personnes arrêtées. Selon le collectif, seize étaient toujours interrogés, tous originaires d’Afrique.

« C’est normal qu’ils n’aient pas pu passer. Ce qui nous choque, c’est qu’ils aient été amenés au centre de rétention, alors qu’ils étaient accompagnés par nous et qu’ils s’étaient annoncés », a déclaré depuis Douvres en Grande-Bretagne François Guennoc, vice-président de l’Auberge des migrants, association co-organisatrice de la marche. « Nous avions prévenu le CSP 75 des risques, qu’ils ont assumés », a-t-il ajouté, assurant que le collectif avait averti les autorités françaises et anglaises de leur intention d’aller en Angleterre « pour la journée » dans le cadre de cette manifestation.

Lui et les autres marcheurs et citoyens européens présents dans le car ont pu rejoindre la Grande-Bretagne et devaient arriver à Londres dans l’après-midi.

La « marche solidaire », composée de plusieurs centaines de personnes, associatifs, citoyens engagés et migrants, partie fin avril de Vintimille, était arrivée samedi dans le calme à Calais après 1 400 kilomètres.