Des dizaines d’Iraniens se sont filmés en train de danser, avant de publier les vidéos sur les réseaux sociaux. Ce geste est fait par solidarité avec Maedeh Hojabri, une adolescente qui s’est filmée en train de danser sur de la pop dans sa chambre, et qui a publié ces vidéos sur Instagram. La jeune gymnaste de 18 ans a été arrêtée il y a plusieurs semaines. Elle a été libérée sous caution, mais ses profils instagram ont été fermés par la police. Et, vendredi 6 juillet, la télévision d’Etat a diffusé ses « aveux » : elle confessait avoir publié des « contenus immoraux ».

Sur son compte Instagram, elle a posté plus de 300 vidéos où elle danse sur des rythmes occidentaux ou iraniens. Elle apparaît souvent sans foulard, pourtant obligatoire pour les femmes en Iran. Avec des hashtags comme « #Danser n’est pas un crime », « #Danse pour que nous continuions à danser » et « #Maedeh_Hojabri », des dizaines d’utilisateurs des réseaux sociaux lui ont témoigné leur soutien.

Ce n’est pas la première fois que des danseurs sont arrêtés en Iran. Plus tôt en 2018, un responsable de la ville de Mashhad a été arrêté après l’émergence d’images montrant une foule d’hommes et de femmes dansant dans un centre commercial de la ville. Danser en public avec des membres du sexe opposé est en effet interdit par le gouvernement.

En 2014, six jeunes Iraniens qui s’étaient filmés dansant sur la chanson à succès de Pharrell Williams, Happy, dans les rues et sur les toits de Téhéran, avaient été condamnés à des peines de prison, allant jusqu’à un an, et à 91 coups de fouet.