L’essentiel

  • David Davis, le ministre britannique chargé du Brexit a démissionné dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 juillet, considérant dans sa lettre de départ que la stratégie de Theresa May ne correspond pas à ce pourquoi les Britanniques ont voté, en juillet 2016.
  • Ce départ intervient deux jours après une réunion de la première ministre avec ses ministres, qui avait abouti à l’annonce d’un accord sur la volonté de maintenir une relation commerciale post-Brexit étroite avec l’Union européenne (UE).
  • A neuf mois du Brexit, prévu le 29 mars 2019, la démission de M. Davis, europhobe convaincu, illustre le clivage grandissant au sein de l’exécutif britannique entre les partisans d’un « soft Brexit » – la ligne défendue par Mme May – et ceux d’un Brexit dur.

La citation

(extraite de la lettre de démission de David Davis)

« L’intérêt national exige un ministre du Brexit qui croie fermement en votre approche, pas seulement un conscrit réticent. »

La réaction

De nombreuses personnalités politiques britanniques ont réagi à l’annonce. Pour le leader de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn, elle met clairement en danger les négociations avec Bruxelles sur la sortie de l’Union européenne.

« Le départ de David Davis à un moment aussi crucial montre que Theresa May n’a plus d’autorité et est incapable de mettre en œuvre le Brexit », a-t-il déclaré sur Twitter, décrivant un gouvernement en plein « chaos ».

Le chiffre

3

David Davis, Boris Johnson et Liam Fox étaient surnommés « les trois brexiters » du gouvernement de Theresa May. Respectivement chargés chargés du Brexit, des affaires étrangères et du commerce, ce trio europhobe – désormais un duo – est entré au gouvernement quelques mois après le référendum de juin 2016 sur le Brexit.

Et après ?

Downing Street devrait annoncer dans la matinée le nom du successeur de M. Davis. Parmi les noms les plus cités par la presse britannique figurent notamment ceux de deux ministres eurosceptiques influents, Boris Johnson et Michael Gove (ministre de l’environnement), mais aussi celui de David Lidington, secrétaire d’Etat auprès du cabinet de la première ministre.

Mais d’un autre côté, le départ de M. Davis fait craindre que Boris Johnson ne prenne, lui aussi, la porte. Lors du séminaire gouvernemental vendredi, il avait estimé que défendre le plan de Mme May reviendrait à « cirer une merde » (« polish a turd »).

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