Chaque jour durant la Coupe du monde, Eddy Fleck et Maxime Mianat analysent la compétition à leur façon. Attention : cette chronique peut contenir du second degré.

L’ours russe Pamir est lui aussi bien à la peine pour prédire qui, de la France ou de la Belgique, gagnera un ticket pour la finale du Mondial russe. / ILYA NAYMUSHIN / REUTERS

Une demi-finale de Coupe du monde est un événement capital qui mérite de prendre toutes les précautions nécessaires. Je suis trop engagé émotionnellement dans ce parcours des Bleus pour accepter une défaite sans réagir à quelques mètres du dessert. Le coup de massue serait terrible. Cette semaine, un copain m’a parlé de la ville d’Armentières (Nord), située à quelques minutes de la Belgique. « Tu vas voir, c’est le paradis pour cette demi-finale. Quel que soit le résultat, tu ne seras pas ridicule. » Footix de père en fils, j’ai sauté sur l’occasion.

Je suis arrivé ce matin sur les lieux avec un maillot français sous le maillot belge. La ville a installé une fan zone qui s’étend des deux côtés de la frontière avec un écran géant au milieu. Le principe de la soirée est clair : venez Français, repartez Belge si vous le souhaitez. Un lieu magique pour l’opportuniste que je suis. Je compte me placer sur la ligne séparant les deux pays tracée en jaune par les organisateurs de l’événement. Il me suffira de faire un pas chassé d’un côté ou de l’autre en fonction des buts marqués par chaque équipe. On ne pourra rien me reprocher d’un point de vue sportif et éthique puisque je respecte pleinement les règles géographiques. Si l’espace Schengen a été créé, c’est évidemment pour permettre la libre circulation des marchandises, des personnes et des lâches. Alors, pourquoi ne pas en profiter ?

D’ailleurs, je n’ai aucun mal à m’imaginer belge car c’est un peuple attachant. Même si nous avons connu quelques périodes de tensions, notamment dues à l’envoi de Lara Fabian en France, je ne peux pas les détester. C’est la première fois que nos voisins ont une équipe de football digne de ce nom. Avant, on pouvait se foutre de leur gueule. Aujourd’hui, je préfère anticiper la raclée en faisant copain-copain avec eux. Après tout, en 1800, ce pays était français. S’il l’emporte, sa victoire sera un peu la mienne. Pas chassé.

Eddy Fleck

Les épisodes précédents de « Roulette russe »

Episode 1 : comment concilier Coupe du monde et vie de famille

Episode 2 : pourquoi il ne faut pas critiquer l’équipe de France

Episode 3 : pourquoi on ne sait pas encore si Griezmann pourra jouer contre l’Australie

Episode 4 : pourquoi le drapeau du Brésil n’est pas ce que vous croyez

Episode 5 : pourquoi les Anglais n’ont en réalité pas inventé le football

Episode 6 : pourquoi Pologne-Sénégal est un authentique derby

Episode 7 : pourquoi la Coupe du monde est un cauchemar pour les autres sportifs

Episode 8: pourquoi France-Pérou n’aura pas lieu

Episode 9 : pourquoi il y a toujours un drapeau algérien dans un stade

Episode 10 : pourquoi l’Antarctique est le grand absent du tournoi

Episode 11 : pourquoi il n’est pas raisonnable d’aimer à la fois Lionel Messi et Cristiano Ronaldo

Episode 12 : pourquoi on peut suivre la Coupe du monde sans aimer le foot

Episode 13 : pourquoi le dopage n’existe pas dans le football

Episode 14 : pourquoi 0-0 est le score parfait

Episode 15 : pourquoi le match Panama-Tunisie sera l’événement du soir

Episode 16 : pourquoi j’ai renoncé à la nationalité française durant la Coupe du monde

Episode 17 : comment échapper à un mariage le jour de France-Argentine ?

Episode 18: pourquoi les statistiques sont indispensables au football

Episode 19 : pourquoi les joueurs brésiliens choisissent-ils leur nom de famille ?

Episode 20 : comment expliquer la Coupe du monde à son enfant

Episode 21 : comment briller en société en parlant football ?

Episode 22 : pourquoi il faut croire en Dieu avant France - Uruguay

Episode 23 : pourquoi cette équipe de France ne me fait pas rêver

Episode 24 : pourquoi les footballeurs sont des gens bien, finalement

Episode 25 : comment noter les joueurs ?

Episode 26 : pourquoi le football ne me manque absolument pas