Brett Kavanaugh – ici le 9 juillet 2018 –, le candidat choisi par Donald Trump pour la Cour suprême, n’est pas vraiment un défenseur de l’Internet libre. / EVAN VUCCI / AP

La nomination du très conservateur juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême, annoncée lundi 9 juillet par la Maison Blanche, envoie un signal fort quant aux orientations politiques de cette institution américaine. Au-delà des positions conservatrices de ce juriste sur les sujets sociétaux, il a souvent soutenu des positions très dures sur les questions liées au numériques.

M. Kavanaugh a notamment été l’un des soutiens de l’abrogation de la neutralité du Net, ce principe qui prévoit que tous les contenus doivent circuler sans discrimination aucune sur le réseau, en décembre. Il avait alors comparé les fournisseurs d’accès à Internet aux opérateurs de télévision, estimant que les deux alimentaient leurs utilisateurs en contenu de la même façon. Selon lui, le principe de neutralité du net, qui empêchait les fournisseurs de bloquer l’accès à certains sites ou de ralentir le débit selon les prix payés par leurs utilisateurs, empiétait sur leur liberté d’expression, et était donc anticonstitutionnel.

Un homme réputé hostile à la liberté du Web

En 2015, ce proche de George W. Bush avait par ailleurs défendu la National Security Agency (NSA), à la suite des révélations d’Edward Snowden impliquant l’espionnage de milliers de personnes grâce à leurs téléphones. « D’après moi, les besoins critiques en matière de sécurité nationale l’emportent sur les atteintes à la vie privée occasionnées par ce programme », avait-il déclaré, considérant que ce type de méthode ne devait pas nécessiter de mandat préalable.

Ces deux dossiers ont valu à M. Kavanaugh la réputation d’un homme qui, en matière de numérique, aurait tendance à se ranger du côté des grandes entreprises, au détriment des droits de l’utilisateur lambda.