Une meilleure place donnée aux chaînes YouTube « fiables » durant les événements d’actualité, et plus de contexte autour des vidéos traitant de sujets faisant l’objet de théories du complot : ce sont les deux principales mesures, en partie déjà annoncées, que YouTube a commencé à mettre en place pour lutter contre la désinformation sur sa plate-forme.

Exemple de lien affiché sur YouTube durant un événement d’actualité. / YouTube

Le service de vidéo a fait l’objet de vives critiques, ces derniers mois, pour son rôle dans la diffusion de théories du complot autour de plusieurs événements d’actualité. Après les tueries de Las Vegas et de Parkland (Floride), la plate-forme avait été accusée d’avoir largement contribué à la diffusion virale de plusieurs vidéos conspirationnistes, quelques heures à peine après les attaques.

Pour limiter la portée de ces vidéos, sans toutefois les censurer, YouTube mettra désormais davantage en avant les vidéos issues de sources considérées comme fiables, notamment celles produites par des médias. Aux Etats-Unis, et en test, une « prime » spécifique sera donnée aux vidéos publiées par les médias locaux. Lorsqu’un événement d’actualité majeur se produit, la plate-forme affichera aussi des liens issus de son service Google News pour diriger les internautes vers des articles considérés comme fiables.

Liens vers des encyclopédies

Mais le problème ne concerne pas que les événements d’actualité. L’algorithme de recommandation de YouTube, qui propose aux utilisateurs des « vidéos similaires » à celles qu’ils ont regardées, peut facilement pousser à la consommation de vidéos complotistes, comme l’ont démontré plusieurs études.

Pour ces sujets, YouTube a commencé à afficher, aux Etats-Unis, des liens vers des articles de Wikipédia et de l’Encyclopedia Britannica à côté des vidéos traitant de ces sujets, pour fournir « davantage de contexte aux internautes et alimenter leur réflexion », écrit l’entreprise dans un communiqué. Déjà annoncée, cette mesure avait été accueillie avec quelques réserves par la fondation Wikimedia, qui estimait que YouTube utilisait ainsi les ressources de l’encyclopédie en ligne sans réelle contrepartie.

En parallèle, Google a également annoncé la création d’un fonds doté de 25 millions de dollars (21 millions d’euros) à destination des médias qui publient des vidéos sur YouTube.