La foule rassemblée au pied de l’Arc de Triomphe se poursuivait jusqu’en bas des Champs-Elysées, mardi 10 juillet. / JULIEN PEBREL / MYOP POUR LE MONDE

« Ce qui se passe ici, ce n’est rien par rapport à ce que l’on est capable de faire, lance un supporteur près de l’Arc de Triomphe, devant une imposante foule descendant jusqu’en bas de l’avenue des Champs-Elysées. Après la finale, là, vous verrez ! »

A Paris, la victoire de l’équipe de France de football en demi-finale de la Coupe du monde – face à la Belgique –, mardi 10 juillet, rappelait la fête ayant suivi le titre mondial de 1998, l’étoile sur le maillot en moins. Pendant près de trois heures après le coup de sifflet final, feux d’artifices et pétards ont animé le centre de la capitale, de l’Hôtel de ville, où était diffusée la rencontre, à l’avenue des Champs-Elysées en passant par la place de la République.

La soirée a pris des airs de finale, sur les Champs-Elysées, la foule chantant la Marseillaise rappellant la communion de 1998. / JULIEN PEBREL / MYOP POUR LE MONDE

« One, two, three, viva Umtiti », « On est en finale », ont notamment entonné les supporteurs pour célébrer l’accession des Bleus à la troisième finale mondiale de leur histoire. « Je ne crois pas vraiment ce qu’il est en train se passer, glisse Patrick, la quarantaine, observant l’impressionnant cortège devant lui, avant de donner son point de vue sur la rencontre. Ce soir, Olivier Giroud a mis sa chaussure droite sur le pied gauche, et l’inverse ! Mais cela ne nous a pas empêchés de l’emporter. »

L’ambiance est pourtant restée tendue avant que l’ouverture du score de la tête de Samuel Umtiti, peu avant l’heure de jeu, ne libère l’ensemble des supporteurs parisiens. « A ce moment-là, on s’est enfin mis à croire à un nouveau titre de champion du monde, lance Titouan, jeune supporteur des Bleus. Même s’ils ont réussi l’ensemble de la compétition, là, on passait à un autre niveau » en éliminant la Belgique, explique-t-il, les épaules entourées d’un drapeau tricolore.

La frénésie s’est poursuivie dans la ligne 2 du métro, à Paris. / JULIEN PEBREL / MYOP POUR LE MONDE

Umtiti a libéré les Parisiens

A leur arrivée en haut des Champs-Elysées, les supporteurs ont entouré l’Arc de Triomphe, bloquant la circulation, au rythme des klaxons et des applaudissements.

Des fumigène ont embrasé la nuit, en alternance avec les lourdes détonations de pétards, sur les Champs Elysées. / JULIEN PEBREL / MYOP POUR LE MONDE

L’ambiance festive s’est poursuivie sur « la plus belle avenue du monde » sur le même ton jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre, peu après minuit. Les officiers des CRS – 1 200 étaient mobilisés – ont progressivement descendu l’avenue, dispersant de nombreux supporteurs – qui semblaient pouvoir continuer à célébrer la victoire des Bleus pendant plusieurs heures – et provoquant l’incompréhension d’une partie du public.

« On n’est pas venu là pour voir ça », grogne un jeune homme en suivant un mouvement de foule en direction de la place de la Concorde. Pour autant, la fin de soirée ne devrait pas gâcher la fête des Parisiens : la perspective d’une victoire en finale de la France, dimanche face à l’Angleterre ou la Croatie, a semblé rendre la bonne humeur à de nombreux passionnés de football.