Les sauveteurs recherchent des personnes disparues sur un site de coulées de boue après des fortes pluies dans la ville de Kumano, au sud-ouest du Japon, le 10 juillet. / Kota Endo / AP

Le premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a annulé une tournée dans quatre pays, doit se rendre, mercredi 11 juillet, dans la région sinistrée de l’ouest du Japon où ont péri au moins cent soixante-dix-neuf personnes piégées par les inondations et glissements de terrain provoqués par des pluies diluviennes. Il a quitté Tokyo en début de matinée pour survoler la province d’Okayama, une des plus touchées avec celle de Hiroshima, et visiter divers lieux sinistrés ensuite.

Outre les cent soixante-dix-neuf morts recensés, les autorités disent être sans nouvelles d’au moins neuf habitants, les médias parlant de plus de cinquante ou soixante disparus. Il s’agit de la plus grave catastrophe liée à un phénomène météorologique dans l’archipel depuis 1982.

Quelque 75 000 policiers, pompiers, soldats des Forces d’autodéfense (appellation de l’armée japonaise) et garde-côtes avaient été dépêchés au secours des victimes. Les recherches et travaux de nettoyage se poursuivent désormais sous une chaleur étouffante, avec une température de 35°C prévue à l’ombre « et ce temps ensoleillé devrait durer une semaine au moins », a précisé le porte-parole du gouvernement.

« Une grande vigilance » s’impose face au risque d’insolation et de coup de chaleur, ainsi qu’en raison des possibles nouveaux glissements de terrain, a-t-il insisté.

L’impuissance des habitants

Les précipitations inédites enregistrées en l’espace de trois jours ont entraîné de terribles inondations, des coulées de boue et d’autres dégâts majeurs qui ont piégé de nombreux habitants. « J’ai vu ma maison sombrer sous l’eau et je ne pouvais rien faire du tout, absolument rien, je me sentais impuissante », raconte Fumiko Inokuchi, 61 ans, habitante de Mabi, dans la préfecture d’Okayama.

Les pompiers envoyés dans le quartier ont contrôlé une à une les deux mille maisons envahies pas les eaux. Elles ont toutes déjà été une fois inspectées par les militaires mais ils veulent être « absolument sûrs » que ne s’y trouvent pas des survivants ou des corps.

Quant aux vivres, ils ne sont plus distribués correctement et des dizaines de supérettes d’habitude ouvertes 24h/24 ont été totalement saccagées par les eaux. Partout, les services de secours essaient de pallier aux pénuries. « Nous luttons pour acheminer des biens, de l’eau et des produits de première nécessité dans des zones isolées. Nous les envoyons par les routes maritimes et aériennes. Mais il faudra beaucoup de temps pour voir les zones touchées se rétablir. Nous sommes également préoccupés par l’état des survivants alors que la température augmente rapidement. Nous installons des climatiseurs portatifs dans les refuges », fait savoir Yoshinobu Katsuura, un fonctionnaire de la préfecture d’Ehime.

« Nous proposons également des bains chauds et distribuons de l’eau. Nous savons que c’est un combat contre le temps et nous faisons tous les efforts possibles », a aussi expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable du gouvernement préfectoral d’Okayama.

Les risques de glissements de terrain restent importants, compte tenu de la fragilité des sols gorgés d’eau, préviennent les autorités. Un nouvel ordre d’évacuation a été émis dans une bourgade de la région de Hiroshima en raison d’un risque de débordement d’un étang, ont expliqué les autorités locales. Vingt-cinq foyers sont concernés.