Au premier semestre 2018, 126 projets de crowdfunding ont été financés, contre 85 un an plus tôt. / Jérôme Porier

Au premier semestre, les plates-formes de financement participatif ont collecté 62 millions d’euros (+ 72 %) et remboursé près de 19 millions d’euros (+ 50 %), révèle un baromètre publié début juin par la plate-forme Fundimmo. Réalisée en collaboration avec Hellocrowdfunding, qui se présente comme un agrégateur de projets de financement participatif dans l’immobilier, cette étude compile des données collectées auprès de vingt-trois plates-formes.

Cent vingt-six projets ont été financés, au premier semestre, contre quatre-vingt-cinq un an plus tôt. Avec un rendement annuel moyen de 9,7 %, en augmentation de 0,2 point par rapport au premier semestre 2017, le crowdfunding immobilier constitue un placement attractif, estime l’étude.

« Ces chiffres témoignent également de l’augmentation des montants collectés : 499 786 euros par projet en moyenne contre 423 529 euros au 1er semestre 2017, précise Stéphane Bombon, président de Fundimmo. S’ensuit une augmentation logique de la durée moyenne de placement, qui est passée de 16,9 mois à 19 mois. »

Côté remboursement, un montant plus de deux fois supérieur à celui de l’année précédente est enregistré, avec 19 millions d’euros remboursés au premier semestre 2018. Un bémol : les retards de remboursement sont aussi plus fréquents, avec un taux moyen de 11,3 % depuis 2012.

Mais ces retards ne concernent qu’une poignée seulement d’acteurs, insiste Fundimmo. Parmi les vingt-trois plates-formes, dix-huit n’en enregistrent aucun. A noter : l’agrégateur de projets HelloCrowdfunding offre la possibilité de suivre les projets en retard, avec une actualisation des données de chaque plate-forme, tous les mois.

« Sur les vingt-trois plates-formes de crowdfunding proposant des projets immobiliers, on observe une diversification accrue des projets, note Jérémie Benmoussa, directeur général de Fundimmo. Par exemple, la finalité altruiste séduit les investisseurs qui souhaitent engager leurs ressources pour un retour sur investissement tout en conciliant l’aspect humain. C’est le cas du financement de la construction des logements sociaux. Au-delà de la dimension sociale, cette catégorie de projet comporte l’avantage de présenter un risque limité. »

Parmi les cent vingt-six opérations financées au premier semestre, la typologie est la suivante : 57 % sont des projets résidentiels ; 14 % concernent des marchands de biens ; 10 % sont des projets d’aménagement ; 8 % des commerces ; et 5 % des hôtels (le solde comprend notamment des entrepôts et des bureaux).

Sur le plan géographique, l’Ile-de-France est toujours en tête des régions les plus dynamiques. La région parisienne devance l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie.

« L’Ile-de-France reste la région dans laquelle les acteurs de l’immobilier font le plus appel au crowdfunding. Malgré la perspective des élections municipales de 2020, de nature à freiner les permis de construire, on enregistre une croissance positive des demandes de financement partout sur le territoire », conclut Stéphane Bombon.