Deux frères âgés de 27 et 24 ans ont été respectivement condamnés, mercredi 11 juillet, à quatre ans et demi et trois ans et demi de prison ferme pour avoir frappé un couple de policiers en dehors de leur service la semaine dernière en Seine-et-Marne.

Une semaine jour pour jour après cette agression qui avait soulevé une vague d’indignation jusqu’au sommet de l’Etat, le parquet avait requis quatre ans de prison, dont un an avec sursis, à l’encontre de l’aîné déjà condamné pour violences en 2014, et trois ans dont six mois avec sursis à l’encontre du cadet.

Le tribunal correctionnel de Meaux est allé au-delà, en condamnant le premier à six ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, et le second à quatre ans dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans.

Les jeunes hommes, qui avaient été placés en détention provisoire dimanche dans l’attente de ce procès en comparution immédiate, sont retournés en prison. Apparus sonnés à l’énoncé du jugement, ils avaient un peu plus tôt dit « regrette[r] » les violences commises.

Le 4 juillet, peu après 21 heures à Othis (Seine-et-Marne), le couple de policiers sortait du domicile d’une amie, également nounou de leur fille de 3 ans. Les deux frères, qui résident chez leurs parents à 50 mètres de là, passaient en voiture. L’aîné reconnaissait la policière en fonction à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Quinze et quatre jours d’ITT

« Barbie, c’est pas fini, on va te niquer », avait-il lancé à la jeune femme aux cheveux blonds, selon le récit du couple aux enquêteurs de la police judiciaire de Meaux.

Le compagnon de la policière s’approchait du véhicule, l’aîné des agresseurs sortait. S’ensuivaient des violences, notamment des coups de pied au visage, qui ont valu au fonctionnaire quinze jours d’interruption totale de travail (ITT). Sa compagne s’est vu prescrire quatre jours d’ITT de son côté.

Les prévenus, qui avaient gardé le silence en garde à vue, ont affirmé qu’ils avaient été alpagués par les policiers, qui reprochaient à l’aîné d’avoir ébruité l’adresse de ce logement après y avoir croisé la fonctionnaire six mois plus tôt. La policière avait porté plainte. L’aîné avait été mis hors de cause.

Peu après la révélation de l’agression, Emmanuel Macron avait réagi sur Twitter :

« Pas de mots assez durs pour l’ignominie et la lâcheté des deux voyous qui ont agressé (…) un couple de policiers en dehors de leur service sous les yeux de leur petite fille. Ils seront retrouvés et punis. »