Sur un marché parisien, en mars. / LUDOVIC MARIN / AFP

On ignore encore quelle sera l’issue de la finale de la Coupe du monde de football entre la France et la Croatie, mais, sur le terrain de la croissance, la Commission européenne a livré son verdict, jeudi 12 juillet, en publiant ses prévisions révisées pour l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE). L’économie française devrait croître de 1,7 % en 2018 et en 2019, quand l’activité devrait progresser de 2,6 % cette année et de 2,5 % la suivante, en Croatie.

Au-delà de l’anecdote, la publication de la Commission européenne recèle quelques sujets d’inquiétude. Les experts de Bruxelles ont passé un sérieux coup de rabot sur leurs précédentes projections, en mai. Le produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne, première économie de la zone euro, ne devrait augmenter que de 1,9 %, au lieu de 2,3 %. Pour la France, la baisse est de 0,3 point, à 1,7 %. Une partie de la révision qui concerne l’économie hexagonale tient au ralentissement observé du côté de l’investissement des entreprises et des exportations. Les grèves du deuxième trimestre ont « légèrement » affecté l’activité, souligne la Commission européenne.

Tensions commerciales, hausse du pétrole, dépenses publiques…

Invoquant les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que la hausse du prix du pétrole et ses effets inflationnistes induits, Bruxelles prévoit que l’UE ne croîtra que de 2,1 % cette année (au lieu de 2,3 %). L’inflation, elle, devrait grimper à 1,7 % en 2018 et en 2019 dans la zone euro, au lieu des taux de 1,5 % et de 1,6 %, précédemment anticipés.

Au sein des vingt-huit membres de l’UE, les deux plus mauvais élèves seront l’Italie et le Royaume-Uni, dont le PIB ne devrait progresser que de 1,3 % cette année. Ces nouvelles prévisions de croissance tiennent à « l’incertitude politique qui règne dans certains Etats membres », explique la Commission. « La révision à la baisse de la croissance du PIB par rapport aux prévisions de mai montre qu’une conjoncture extérieure défavorable, telle que celle créée par les tensions commerciales croissantes avec les Etats-Unis, peut nuire à la confiance et avoir des conséquences néfastes sur l’expansion économique », observe Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission.

Au chapitre des points d’inquiétude, les intentions en matière de dépenses publiques — et, plus largement, de politique économique — du nouveau gouvernement eurosceptique italien. Les incertitudes liées aux modalités du Brexit pèsent également sur les perspectives de l’économie britannique, avec une croissance qui serait limitée à 1,3 % en 2018, après 1,7 % en 2017. Une atonie qui ne devrait pas s’interrompre en 2019, avec une croissance attendue à seulement 1,2 %.