Les tensions commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis devraient peser sur l’économie de la zone euro cette année, a prévenu, jeudi 12 juillet, la Commission européenne à l’occasion de la publication de ses prévisions d’été. L’exécutif européen a ainsi abaissé sa prévision de croissance, tablant sur une progression de 2,1 % pour l’ensemble des pays de la zone euro, et non plus de 2,3 % comme avancé le 3 mai, lors de son évaluation de printemps.

En revanche, pour 2019, la Commission européenne a maintenu sa prévision à 2 %, soit exactement le même chiffre qu’en mai. « Nous prévoyons une expansion continue en 2018 et 2019, bien qu’une nouvelle escalade des mesures protectionnistes constitue un risque clair à la baisse », a commenté le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, cité dans un communiqué.

« Les guerres commerciales ne produisent pas de gagnants, seulement des dégâts », a-t-il mis en garde, comme il l’avait déjà fait ces dernières semaines après les annonces, par le président américain Donald Trump, de l’imposition de taxes douanières sur l’acier et l’aluminium européens. L’Union européenne a répliqué à ces mesures en mettant, elle aussi, en place des droits de douane additionnels sur une série de produits américains en guise de rétorsion.

La Commission européenne a également souligné « les incertitudes politiques dans un certain nombre de pays de l’UE », qui constituent un risque pour la croissance économique de la zone. Elle relève non seulement les dangers qui peuvent apparaître en raison des négociations difficiles sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union, prévu pour la fin de mars 2019, mais aussi de la situation politique en Italie.

L’Allemagne et la France, les deux premières économies de la zone euro, perdraient en dynamisme cette année et la suivante. La croissance de l’Allemagne ralentirait à 1,9 % en 2018 et en 2019, alors que la Commission projetait jusqu’alors 2,3 % et 2,1 % respectivement. Celle de la France serait ramenée à 1,7 % en 2018 et en 2019, au lieu de 2 % et 1,8 % respectivement.