La police italienne près du navire « Diciotti », sur le quai du port sicilien de Trapani, le 12 juillet 2018. / ALESSANDRO FUCARINI / AFP

En Sicile, personne ne doit débarquer du navire des gardes-côtes Diciotti, selon les ordres du ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini. Ce bateau, qui a recueilli lundi 67 migrants, dont trois femmes et six enfants, a accosté jeudi 12 juillet dans le port de Trapani.

Parmi ces migrants, certains sont soupçonnés de s’être révoltés, par peur d’être reconduits en Libye, contre l’équipage d’un remorqueur italien, le Vos-Thalassa, qui les avait recueillis au large des côtes libyennes.

« Je ne donne l’autorisation à personne de débarquer du Diciotti : si quelqu’un le fait il en assume la responsabilité », a affirmé Matteo Salvini en marge d’une rencontre informelle avec ses homologues européens en Autriche.

« S’il y a eu des violences, leurs auteurs iront en prison et s’il n’y en pas eu, parce que quelqu’un a menti, ce quelqu’un en paiera les conséquences », a-t-il ajouté.

Divergence au sein du gouvernement

Selon les médias, l’équipage du Vos-Thalassa a été contraint, après avoir reçu des menaces, de s’enfermer dans la salle des contrôles du navire, et a appelé à l’aide le centre de secours en mer basé à Rome pour dénouer la situation.

Les organisations humanitaires présentes sur le quai à Trapani (dont Médecins sans frontières, Save the Children, l’Unicef) ont réclamé jeudi soir dans un communiqué que soit « facilité de façon urgente » le débarquement des « réfugiés et migrants, parmi lesquels des femmes, des enfants et des adolescents qui sont en mer depuis quatre jours ».

Matteo Salvini, qui veut réduire à zéro le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes, a décidé il y a un mois d’interdire l’accès aux ports italiens aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée. Il souhaite désormais élargir cette interdiction aux navires des missions internationales en Méditerranée.

Le cas du Diciotti met en lumière une divergence au sein de la coalition gouvernementale, dont fait partie la Ligue de Matteo Salvini avec le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio, dont la frange la plus à gauche est opposée à la fermeture des ports italiens, surtout aux navires battant pavillon national.