Les paléontologues du Muséum d’histoire naturelle de Toulouse ont présenté lundi 9 juillet un crâne « quasi intact » du mastodonte des Pyrénées, « un cousin de l’éléphant », le seul connu de cette espèce découverte en 1857, selon Francis Duranthon, le directeur du Muséum.

Cet exemplaire a été découvert « par hasard » par un agriculteur de Haute-Garonne sur un de ses terrains près de l’Isle-en-Dodon. En 2014, en faisant des travaux sur l’un de ses terrains (Haute-Garonne), cet agriculteur a trouvé des os. Craignant d’être « embêté » par une horde de curieux, l’agriculteur, qui refuse que soit communiqué l’emplacement exact de cette découverte, mettra deux ans avant de contacter le Muséum de Toulouse.

Ainsi, « c’est en 2017, en allant sur place, que nous nous sommes rendu compte de l’importance de la découverte, l’agriculteur était en fait tombé par hasard sur un mastodonte, qui n’était connu jusqu’à présent que par quatre dents isolées – deux conservées au Muséum de Toulouse et deux autres au Muséum de Paris » et qui avaient été découvertes à proximité de ce crâne en 1857.

Une espèce « mythique »

« Nous avons donc un crâne complet et cela va nous permettre de préciser l’anatomie de cette espèce », s’est réjoui M. Duranthon. « On met aujourd’hui un visage sur une espèce qui était devenue quasi mythique », a ajouté Pierre Dalous, le conservateur du Muséum.

« Le crâne complet a été retiré du terrain et ramené au laboratoire. Il est pris dans la roche, il faut donc maintenant gratter centimètre par centimètre pour dégager l’ensemble du crâne, nous en sommes à la moitié, il reste encore six à neuf mois de travail », a expliqué ce dernier.

Ce spécimen, « très rare » selon le Muséum, fait partie du groupe des proboscidiens et de la famille des gomphotherium, des animaux apparus en Afrique et qui ont migré en Europe il y a 18 millions d’années avant de disparaître il y a environ 1,5 million d’année. « Il s’agissait d’une sorte d’éléphant avec quatre défenses d’environ 80 centimètres, dont deux dans la mâchoire du haut et deux dans la mâchoire du bas », a détaillé le directeur du Muséum.