Maithripala Sirisena, le président du Sri Lanka, après son élection en janvier 2015, à Colombo, la capitale commerciale. / ISHARA S. KODIKARA / AFP

Le Sri Lanka cherche d’urgence un bourreau, ont annoncé vendredi 13 juillet les autorités pénitentiaires après la fin du moratoire sur la peine de mort pour les trafiquants de drogue annoncée par le président de la République.

Une annonce pour un poste de responsable qui exécutera des prisonniers par pendaison va être publiée la semaine prochaine, a précisé Thushara Upuldeniya, porte-parole du système pénitentiaire. Le candidat choisi touchera 35 000 roupies (environ 200 euros) par mois, a-t-il ajouté.

Le président du Sri Lanka, Maithripala Sirisena, a annoncé mercredi que les auteurs d’infractions en matière de drogue seraient pendus. Il met ainsi fin à un moratoire officieux sur la peine de mort en place depuis près d’un demi-siècle. M. Sirisena a donc assuré que les trafiquants de drogue purgeant actuellement des peines de prison à vie allaient être exécutés.

Aucune exécution n’a eu lieu au Sri Lanka depuis 1976. Des condamnations à la peine de mort sont régulièrement prononcées pour meurtre, viol et des crimes liés à la drogue, mais elles ont été jusqu’à présent commuées en peines de prison à perpétuité. Selon M. Upuldeniya, 373 personnes ont été condamnées à mort dans son pays, dont 18 pour des crimes graves liés à la drogue.

Inspirée de la politique de Duterte aux Philippines

Un organisme chargé des exécutions existe toujours, mais ses trois bourreaux ont démissionné. « Nous devons être prêts à procéder à des exécutions après la décision du gouvernement cette semaine », a souligné le porte-parole du système pénitentiaire.

Le gouvernement sri-lankais dit s’inspirer de la politique suivie aux Philippines. « Nous allons essayer de rééditer ce succès », a expliqué son porte-parole, Rajitha Senaratne, évoquant notamment un déploiement de l’armée pour lutter contre la drogue.

Depuis son arrivée au pouvoir, en 2016, le président philippin, Rodrigo Duterte, a déclaré une guerre sans merci au trafic de drogue. La police philippine dit avoir tué environ 4 200 toxicomanes et trafiquants présumés, mais les défenseurs des droits affirment qu’il faut multiplier ce chiffre par trois et dénoncent des exécutions extrajudiciaires. L’ONG Amnesty International a exhorté les autorités du Sri Lanka à ne pas revenir à la peine capitale.