Le mot « race » et la « distinction de sexe » n’auront bientôt plus leur place dans la Constitution française. Comme premier changement au projet de révision de la Constitution, les députés ont symboliquement supprimé, jeudi 12 juillet, à l’unanimité, le mot « race » de l’article 1er, une mise à jour depuis longtemps réclamée outre-mer mais sans faire consensus jusqu’à présent. La nouvelle formulation deviendra définitive si la révision constitutionnelle aboutit.

Lorsque le mot « race » a été introduit dans le préambule de la Constitution de 1946, puis repris en 1958, les constituants voulaient, après le nazisme, affirmer leur rejet des thèses racistes, héritage de l’histoire coloniale et de théories du XIXe siècle.

Mais, paradoxalement, en interdisant la « distinction selon la race », la Constitution pouvait en creux légitimer l’opinion selon laquelle il existe des races, alors que la science ne reconnaît qu’une seule espèce humaine. Les députés ultramarins se sont montrés particulièrement émus de ce vote au regard du passé colonial français.