Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, au Parlement d’Ankara, le 13 juillet. / AP

Deux ans après son instauration, à la suite d’un putsch avorté, l’état d’urgence en Turquie prendra fin mercredi. « L’état d’urgence actuel arrivera à expiration au soir du [mercredi] 18 juillet. Notre président a la volonté (…) de ne pas le prolonger », a déclaré vendredi 13 juillet le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, lors d’une conférence de presse à Ankara.

« La lutte contre le terrorisme va se poursuivre dans le cadre des lois actuelles », mais l’état d’urgence pourrait être rétabli « en cas de situation extraordinaire », a-t-il ajouté. Recep Tayyip Erdogan, qui a entamé le 9 juillet un nouveau mandat de cinq ans avec des pouvoirs renforcés après sa réélection le 24 juin, avait promis lors de sa campagne de lever d’état d’urgence après que ses principaux rivaux l’eurent fait.

77 000 personnes incarcérées

Ce régime d’exception avait été instauré le 20 juillet 2016, dans la foulée de la tentative de putsch du 15 au 16 juillet imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, lequel nie toute implication. Mis en place pour une durée initiale de trois mois, l’état d’urgence a été sans cesse prolongé depuis, suscitant des critiques de plus en plus vives contre ce régime qui élargit considérablement les prérogatives du président et des forces de sécurité.

Dans le cadre de l’état d’urgence, les autorités turques ont mené une traque impitoyable contre les partisans présumés de M. Gülen. Au-delà des putschistes présumés, les purges ont également frappé des opposants prokurdes, des médias critiques et des ONG. En tout, quelque 77 000 personnes ont été incarcérées et plus de 150 000 limogées ou suspendues.