Donald Trump à Helsinki, le 15 juillet. / HEIKKI SAUKKOMAA / AFP

Quelques heures avant sa rencontre avec Vladimir Poutine, lundi 16 juillet à Helsinki, Donald Trump a affiché une volonté de nouer un dialogue avec la Russie qui l’a poussé à pointer du doigt tout ce qui pourrait lui faire obstacle. Il a ainsi dénoncé avec virulence, sur son compte Twitter, la « chasse aux sorcières truquée » que constitue selon lui l’enquête sur les interférences prêtées à la Russie pendant la présidentielle de 2016.

Quatre jours après l’inculpation de douze membres du renseignement russe par le procureur spécial Robert Mueller, le président des Etats-Unis a estimé que cette enquête était en partie responsable de la détérioration des relations avec Moscou. « Elles n’ont jamais été pires », a-t-il assuré, ajoutant que « des années de bêtise et de stupidité américaines » y avaient également contribué. La veille, M. Trump avait déjà insisté sur le fait que ces interférences étaient survenues sous « l’administration Obama », mise en cause pour sa passivité supposée.

Depuis l’annonce de ces inculpations, la Maison Blanche s’est abstenue de toute forme de critique visant la Russie. Un souci d’apaisement à la veille de la rencontre de lundi, qui a tranché avec l’agressivité déployée par le président américain à l’égard de ses alliés depuis le début de sa tournée en Europe, le 10 juillet. Celle-ci devait s’achever après les entretiens avec le président de la fédération russe.

« L’Union européenne est un ennemi »

Donald Trump est d’ailleurs revenu à la charge dimanche contre l’Union européenne. « Je pense que nous avons beaucoup d’ennemis. Je pense que l’Union européenne est un ennemi, avec ce qu’ils nous font sur le commerce. Bien sûr, on ne penserait pas à l’Union européenne, mais c’est un ennemi », a-t-il assuré à la chaîne CBS.

Au cours du même entretien, il a ajouté que « la Russie est un ennemi par certains aspects », un qualificatif également utilisé à propos de la Chine, présentée comme un « ennemi économique ». Le président, qui a assuré « croire aux rencontres » comme en atteste sa conviction que celle avec le dirigeant nord-coréen à Singapour a été un succès, a cependant relativisé les attentes à propos du sommet d’Helsinki en laissant entendre qu’il ne se traduirait pas immédiatement par des percées diplomatiques significatives. Son homologue, pour qui la rencontre constitue en soi une victoire appréciable, est resté quant à lui muet sur ses objectifs.

Elle devait débuter en début d’après-midi, lundi, avec un entretien en tête-à-tête des deux présidents, accompagnés par leurs seules interprètes, suivi d’une séance de travail élargie et d’un déjeuner. Une conférence de presse commune doit conclure ces discussions qui sont censées porter sur le contrôle des armes, la situation en Ukraine et en Syrie.