Robert Mueller, le procureur spécial chargé de l’« enquête russe », à Washington, en juin 2017. / Andrew Harnik / AP

Donald Trump s’est senti obligé de rectifier le tir, peu après la fin de ses entretiens avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lundi 16 juillet à Helsinki. Après avoir éreinté l’enquête du procureur spécial Robert Mueller consacrée aux interférences prêtées à la Russie pendant la campagne présidentielle de 2016 au cours d’une conférence de presse commune, le président des Etats-Unis a jugé nécessaire de faire part de son « IMMENSE confiance dans [ses] agents du renseignement ».

Quelques instants plus tôt, il avait assuré ne voir « aucune raison » d’une ingérence russe, manifestement impressionné, comme déjà après une rencontre avec Vladimir Poutine au Vietnam, lors d’un sommet régional en novembre 2017, par les dénégations de ce dernier.

Comme à chaque fois que cette question lui est posée, Donald Trump a répondu de manière quasi viscérale, écartant avec force l’hypothèse d’une victoire à laquelle d’autres que lui auraient contribué, a fortiori une puissance étrangère, pour écarter Hillary Clinton, une candidate jugée plus dure que lui face à Moscou.

Une ressortissante russe arrêtée

Le directeur du renseignement américain, Dan Coats, un républicain nommé à ce poste par Donald Trump, n’a pas tardé à lui répliquer avec fermeté. « Nous avons été clairs sur nos évaluations de l’ingérence russe dans l’élection de 2016 et des efforts [russes] pour saper notre démocratie », a-t-il assuré dans un communiqué.

Après les inculpations de douze membres des services russes le 13 juillet, trois jours avant la rencontre d’Helsinki, le ministère de la justice américain s’est aussi rappelé aux bons souvenirs du président en rendant publique l’arrestation d’une ressortissante russe de 29 ans, Mariia Butina. Cette dernière est accusée d’avoir agi « en tant qu’agente d’un responsable d’un gouvernement étranger » pour « infiltrer des organisations » politiques « en vue de promouvoir les intérêts de la Fédération de Russie », selon l’acte d’accusation.

Le même document évoque une « organisation militant pour le droit au port d’arme » dans une allusion transparente à la National Rifle Association, à laquelle Donald Trump est étroitement lié. Le ministère de la justice américain parle d’un lien de subordination entre la jeune femme et un proche du président russe, Alexandre Torchine, déjà sous le coup de sanctions américaines.