L’Iran a engagé une procédure contre les Etats-Unis devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la réimposition des sanctions économiques américaines, a annoncé mardi 17 juillet la Cour, qui siège à La Haye.

Le but de cette démarche est de « faire rendre des comptes aux Etats-Unis pour leur réimposition illégale de sanctions unilatérales » contre l’Iran, a tweeté le ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif. « Face au mépris des Etats-Unis pour la diplomatie et pour leurs obligations légales, l’Iran est attaché à la primauté du droit », ajoute M. Zarif, jugeant « impératif de contrer leur habitude de violer le droit international ».

Cette plainte suit d’un peu plus de deux mois la décision du président américain, Donald Trump, le 8 mai, de retirer son pays de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015 et de renforcer des sanctions américaines contre la République islamique d’Iran.

Cet accord, conclu au terme de deux ans de négociations entre l’Iran, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, avait permis la levée des sanctions en contrepartie de l’engagement pris par l’Iran de ne pas se doter de l’arme nucléaire.

Washington rejette les requêtes européennes d’un revers de main

Selon une source au ministère de l’économie français citée par l’Agence France-presse (AFP), les Etats-Unis ont par ailleurs rejeté les demandes européennes de ne pas sanctionner les entreprises présentes en Iran, appelant à ne pas encourager le commerce avec Téhéran. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni avaient demandé aux Etats-Unis des exemptions des sanctions, dans une lettre signée par les ministres des finances et des affaires étrangères des trois pays.

Lundi, les Européens avaient rejeté la demande des Etats-Unis d’isoler économiquement l’Iran et ont adopté un instrument juridique pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays contre les sanctions américaines. La loi de blocage européenne entrera en application le 6 août, date du premier volet des sanctions américaines. Le second volet entrera en vigueur le 4 novembre, pendant les élections à mi-mandat aux Etats-Unis.

De son côté, Téhéran a haussé le ton : « Nous avons pris des mesures afin de préparer le terrain, au bout du compte, à une augmentation de [notre] niveau d’enrichissement [de l’uranium] si c’est nécessaire et si les négociations avec les Européens échouent », a déclaré mardi Behrouz Kamalvandi, porte-parole et vice-président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).

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