Pascal Pavageau, numéro un de Force ouvrière, à Matignon, le 7 mai. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Il veut « un avant et un après 17 juillet ». Pascal Pavageau, secrétaire général de Force ouvrière (FO) depuis près de trois mois, a rendez-vous avec le président de la République, à l’Elysée, mardi 17 juillet, comme sept autres organisations patronales et syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Medef, CPME, U2P).

Et le nouveau patron de FO, qui a remplacé Jean-Claude Mailly en avril à la tête de la centrale, se réjouit, dans une interview au Parisien, d’être enfin reçu par Emmanuel Macron. « Cela fait deux mois que nous demandons à être entendus par l’exécutif. Sur le principe, cette rencontre avec le président de la République est donc une très bonne chose », explique-t-il.

Officiellement, cette rencontre au format inédit depuis le début du quinquennat doit permettre aux participants de discuter des grands chantiers économiques et sociaux qui seront mis en œuvre dans les prochains mois. En d’autres termes, le chef de l’Etat va tenter de déminer le terrain social. M. Pavageau demande déjà une pérénnisation de ce tête-à-tête. « Nous souhaitons que ce rendez-vous devienne annuel », dit-il dans les colonnes du quotidien.

« On glisse sur une pente très dangereuse »

M. Pavageau, qui se veut plus offensif que son prédécesseur, appelle le locataire de l’Elysée à un changement radical en termes de méthode. « Il faut qu’il y ait un avant et un après 17 juillet. La politique du “je marche seul” menée depuis un an par le président sur le social, c’est zéro pointé », tance-t-il.

Il estime notamment qu’« il y a un risque de radicalisation des mouvements » faute de négociation. Le nouveau patron de FO en veut pour exemple le récent conflit à la SNCF. « A être si brutal, à refuser la négociation, on glisse sur une pente très dangereuse. La prochaine fois ce ne sera pas une chemise arrachée. (...) Il y a de la haine », prévient-il.

Le numéro un du syndicat attend de l’exécutif qu’il « nous redonne la main sur la négociation » de l’assurance-chômage, « ce sera un premier pas ». « Mais, avertit-il, pas question de nous imposer un point d’arrivée comme le durcissement des règles d’indemnisation. »

Quoi qu’il advienne, M. Pavageau fait déjà planer la menace d’une mobilisation à la rentrée. « J’ai invité les douze organisations syndicales et de jeunesse à nous réunir fin août pour construire un mouvement interprofessionnel à l’automne. (...) Il s’agit d’arrêter cette politique mortifère sur le plan social. »