Des délais d’attribution d’un accompagnant trop longs, des enseignants qui s’avouent démunis, et une scolarité discontinue pour les élèves : ce sont les principaux défis auxquels le gouvernement doit faire face sur la question de la scolarisation des enfants handicapés. Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a fixé, mercredi 18 juillet, les grands axes de travail de son équipe pour 2022, qui doivent achever, d’ici à la fin du quinquennat, le projet d’une « école inclusive », permettant à « tous les élèves de suivre une scolarité normale ».

Pour répondre à la demande, qui ne cesse d’augmenter (320 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés en France en 2017), le ministre a annoncé la création de 38 Unités locales d’inclusion scolaire (ULIS) à la rentrée, en plus des quarante déjà mis en place au cours de l’année scolaire 2017-2018. Et pour accompagner les enfants au sein de ces structures, le gouvernement ouvre 10 900 postes d’Aides aux enfants en situation de handicap (AESH), ce qui fait grimper le nombre total d’accompagnants à l’échelle nationale à plus de 40 000.

Ces renforts coïncident avec la baisse, en parallèle, du nombre de contrats aidés, conformément aux souhaits de l’Elysée. Résultat : les AESH vont dépasser les emplois aidés « pour la première fois depuis dix ans », a annoncé Jean-Michel Blanquer. « Il y aura plus d’heures consacrées aux enfants » a-t-il conclu.

Former pour mieux soutenir les enseignants

Afin de faciliter leur recrutement, il s’engage aussi à assouplir les conditions d’accès au métier, et à rendre ce dernier plus attractif, pour éviter les ruptures de contrats, fréquentes en cours d’année, qui génèrent des « situations de détresse » dans les familles : « On veut les garder, et rendre le lien entre AESH et enfants plus solide », a déclaré le ministre.

Au-delà des « progrès quantitatifs », c’est surtout un « saut qualitatif » que souhaite le ministère de l’éducation nationale. L’évolution de la scolarisation des élèves en situation de handicap passe notamment par « l’anticipation du parcours scolaire et universitaire » de l’élève, et par une plus grande et meilleure formation des enseignants, qui doivent souvent gérer plusieurs enfants handicapés dans la même classe, et faire face à plusieurs profils de handicap.

Pour cela, le gouvernement prévoit qu’une plate-forme numérique de formation sera mise à la disposition des équipes éducatives à la rentrée 2019, et qu’un « temps minimal de formation » sera rendu obligatoire. Pour les AESH, soixante heures de formation sont mises en place.

Plus généralement, le ministère souhaite davantage de « concertation » entre les différents acteurs, et notamment entre les établissements scolaires et le secteur médico-social. Impossible en revanche d’assurer qu’aucun élève ne restera sur le carreau à la rentrée. « On ne peut pas atteindre la situation parfaite du jour au lendemain », a justifié, sur ce sujet, Jean-Michel Blanquer.