Mauvaise nouvelle pour le secteur de la distribution de jouets. La filiale française du géant américain Toys’R’Us, qui avait annoncé le 15 mars la mise en liquidation de ses activités américaines, va se placer en redressement judiciaire. Son directeur général, Jean Charretteur, a annoncé, mercredi 18 juillet, aux représentants du personnel qu’il avait déposé auprès du tribunal de commerce spécialisé d’Evry une demande pour placer la société en redressement judiciaire. L’audience se tiendra la semaine prochaine.

« Cela va nous permettre de continuer l’activité dans un contexte plus sécurisé et de finaliser les discussions en cours avec les investisseurs potentiels et les prêteurs américains. L’idée est de protéger la société », explique Jean Charretteur.

L’un des repreneurs potentiels est Pierre Mestre, l’actionnaire majoritaire du groupe Orchestra qui distribue habillement pour enfants et puériculture avec son enseigne Prémaman au travers de près de 300 magasins en France. Il serait accompagné d’autres investisseurs. Certes, le groupe Orchestra n’est pas au meilleur de sa forme. Il vient d’échapper de peu à la cessation de paiements, grâce à une conciliation pour repousser de deux ans le remboursement de sa dette bancaire et l’entrée à son capital d’un fonds d’investissement.

Elargir sa clientèle

Leur projet prévoit un certain nombre de synergies, notamment au niveau des accords de franchise, mais aussi commerciales. Cela permettrait au distributeur de jouets d’élargir sa clientèle sur un segment où elle est moins forte : les bébés de moins de un an. Ceci en intégrant l’offre à destination des futures mamans du distributeur textile dans ses magasins, mais également en utilisant des espaces dans ses magasins de grande taille pour y loger des attractions pour faire venir les enfants et leurs parents (trampoline, ateliers…).

Des discussions financières sont également menées avec un groupe de créanciers américains détenteurs des droits de propriété intellectuelle de Toys’R’Us, afin que l’entité française puisse conserver son nom.

Le placement en redressement judiciaire est un bol d’air pour l’entité française de Toys’R’Us, à la tête de 53 magasins, puisque la procédure gèlera ses dettes. Mais elle reste une très mauvaise nouvelle pour les fabricants de jouets. Ceux-ci ont déjà du mal à se remettre du placement en redressement judiciaire, le 13 mars, de l’enseigne La Grande Récré, où certains ont laissé des ardoises atteignant plusieurs millions d’euros.

Depuis la mise en liquidation du groupe Toys’R’Us aux Etats-Unis, l’ensemble de ses activités internationales ont connu des sorts plus ou moins funestes. Les branches américaines, britanniques et australiennes ont mis la clé sous la porte. En Allemagne, Autriche et Suisse, 93 points de vente ont été rachetés, le 21 avril, pour un montant non dévoilé, par la chaîne de magasins de jouets irlandaise Smyths Toys, à la tête de 110 magasins en Irlande et en Grande-Bretagne. L’entité canadienne a été sauvée et, en Asie, des discussions sont toujours en cours.