Le mouvement des cheminots contre la réforme ferroviaire du gouvernement a coûté un total de 790 millions d’euros à la SNCF, soit plus de 21 millions pour chacune des trente-sept journées de grève entre le 22 mars et le 28 juin, selon un document interne consulté vendredi 20 juillet par l’AFP.

Ce montant, calculé en tenant compte des derniers éléments disponibles, comme la diminution des recettes de péage pour SNCF Réseau, est conforme aux estimations déjà communiquées au printemps par la direction. Le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, avait évoqué au début d’avril un coût « de l’ordre de 20 millions d’euros par jour ».

La perte de 790 millions d’euros subie à cause de la grève dépasse le bénéfice net enregistré par le groupe sur l’année 2017 (679 millions d’euros). L’essentiel de l’ardoise s’explique par une perte de chiffre d’affaires de 770 millions d’euros.

160 millions d’euros pour les mesures commerciales

Sur ce total, 600 millions d’euros de recettes ont été perdus pour les activités voyageurs, de nombreuses personnes ayant renoncé à prendre le train en raison des perturbations de trafic. En outre, 60 millions d’euros de ventes ont été perdus dans le fret, certaines entreprises préférant se tourner vers d’autres modes de transport. Le reste provient d’une diminution de contributions des autorités organisatrices de transport liées à des baisses de refacturation des péages.

Aux recettes perdues s’ajoute un coût de 160 millions d’euros pour les mesures commerciales mises en œuvre par la société des chemins de fer afin de réduire le préjudice subi par ses clients. La SNCF a notamment accordé des dédommagements sur leurs abonnements aux usagers des TGV, Intercités, TER et Transilien. Les mesures commerciales incluent aussi des abonnements TGV Max gratuits pour le mois d’avril, des billets à prix réduits, le service de covoiturage IDVroom gratuit les jours de grève... Ces remises ont coûté 120 millions d’euros.

Toujours parmi les mesures commerciales, de nombreux bus de substitution ont été mis en place durant les grèves, pour un coût de 40 millions d’euros.

Le mouvement des cheminots s’est en revanche aussi traduit par une réduction des charges de l’entreprise de 140 millions d’euros. Cette baisse provient des retenues sur salaire pour 100 millions d’euros et de moindres dépenses (en électricité notamment) liées au plus faible nombre de trains roulants.

Interrogée par l’AFP, la SNCF a confirmé ces chiffres. « Le coût total de la grève reflète à la fois les pertes de chiffre d’affaires subies par l’entreprise mais aussi le montant sans précédent de 160 millions d’euros de mesures commerciales décidées par la SNCF pour accompagner ses clients et limiter l’impact financier de la grève sur ces derniers », a commenté un responsable.