Le président américain Donald Trump n’apparaît pas décidé à réduire la pression sur la Chine au plan commercial. Au contraire. Il s’est dit prêt, vendredi 20 juillet, à instaurer des taxes punitives sur tous les produits chinois importés par les Etats-Unis si nécessaire.

« Je suis prêt à aller jusqu’aux 500 », a affirmé M. Trump sur la chaîne de télévision CNBC, une allusion aux 505,5 milliards de dollars de produits chinois importés par les Etats-Unis en 2017.

« Je ne le fais pas à des fins politiciennes, je le fais pour faire ce qui est bon pour notre pays. » « Cela fait longtemps que la Chine nous arnaque », a-t-il ajouté.

Outre un déficit commercial énorme, Washington reproche à Pékin « le vol » des droits de propriété intellectuelle, des barrières non douanières et des transferts de technologie imposés lorsque sont constituées des joint-ventures avec les Chinois.

Washington a déjà imposé des taxes à l’importation sur un certain nombre de produits chinois (machines à laver, panneaux solaires, acier et aluminium…). Au total, ce sont 250 milliards de dollars de produits importés aux Etats-Unis qui, à ce stade, pourraient être touchés.

De leur côté, les autorités chinoises ont accusé Washington d’avoir déclenché « la plus grande guerre commerciale de l’histoire économique ». Elles ont annoncé le 6 juillet des mesures de rétorsion portant également sur 34 milliards de dollars d’importations américaines, notamment du porc et du soja.

Pékin a aussi fait part du dépôt « immédiat » d’une plainte supplémentaire contre les Etats-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Mises en garde aux Etats-Unis

La Chine n’est la seule visée par les taxes mises en place par M. Trump. L’Union européenne est également concernée.

Aux Etats-Unis la politique conduite par M. Trump a donné lieu à des mises en garde de certains acteurs du milieu économique.

La Réserve fédérale (Fed) a ainsi publié, le 5 juillet, le compte rendu de sa dernière réunion, en juin, dans lequel elle souligne « les incertitudes et les risques associés à la politique en matière commerciale » qui « se sont intensifiés », soulignant qu’ils « peuvent éventuellement avoir des effets négatifs sur le sentiment des entreprises et les dépenses en investissement ».

Une semaine plus tôt, le géant de l’automobile General Motors (GM) s’était montré encore plus alarmiste dans une note transmise au département du commerce. « Augmenter les tarifs douaniers pourrait réduire la taille de GM, réduire la présence sur le plan national et à l’étranger de cette entreprise américaine emblématique et risque de réduire les emplois plutôt que de les augmenter », a assuré l’entreprise.

Le 31 mai, Tom Donohue, le responsable de la Chambre de commerce des Etats-Unis, institution traditionnellement liée à l’aile probusiness du Parti républicain et avocate du libre-échange, avait indiqué dans une note que la politique protectionniste de l’administration pèserait sur la forte croissance économique des Etats-Unis et pourrait menacer jusqu’à 2,6 millions d’emplois.

Il a récidivé le 2 juillet dans un rapport dénonçant une « mauvaise approche », publié sur le site de la Chambre de commerce. Il comporte une carte interactive permettant de mesurer Etat par Etat l’impact possible de ces tensions commerciales.