LES CHOIX DE LA MATINALE

Pour agrémenter vos vacances ou échapper à un quotidien monotone, direction le Québec en auto-stop, la Namibie en train, et deux voyages dans le temps.

Sur un air de « Ma cabane au Canada »

Rien ne sert de courir, il faut partir à poil. Nans et Mouts – alias Nans Thomassey et Guillaume Mouton – sont de retour pour le troisième et dernier volet de leurs tribulations nord-américaines. Après avoir débarqué nus comme des vers au Québec, avoir goûté les spécialités culinaires et autres joies locales, les deux hommes s’approchent enfin de leur but : construire une cabane. Pas au fond du jardin, mais dans la forêt, au bord du lac Saint-Jean.

Au-delà de l’aspect « système D », cet épisode rend compte de l’ouverture et de la générosité des Québécois et de leurs communautés autochtones, marquées par l’Histoire. En se filmant eux-mêmes, Nans et Mouts captent de magnifiques morceaux de vie, avec une bonne humeur terriblement communicative. Au fil de ce roman d’apprentissage animé, on pleure, on rit, on se réjouit. Et surtout, on (re)trouve foi en l’humanité. Camille Langlade

Nus et culottés, Objectif lac Saint-Jean, 3/3, de Guillaume Mouton, Nans Thomassey et Charlotte Gravel (Fr., 2018, 52 min). Sur France.tv.

Des trains et des hommes

Découvrir un pays à travers ses trains, tel est le défi que s’est lancé Philippe Gougler. L’animateur parcourt les rails à la découverte d’une région du monde, de ses paysages et de ses habitants. Pour cette huitième saison des Trains pas comme les autres, le voilà parti en Namibie, le deuxième pays le moins peuplé sur la planète.

Au fil de ses correspondances, Philippe Gougler partage le quotidien d’hommes et de femmes venus de tous horizons. Toujours attentif et bienveillant, le journaliste expérimente même la chasse à la grenouille, en compagnie des Bochimans, un des plus vieux peuples d’autochtones d’Afrique Australe. Un safari pas comme les autres, fait de broussaille, de dunes monumentales, d’animaux et d’images époustouflantes. Entre solitude et rencontres magnifiques. C. La

Des trains pas comme les autres, Namibie, d’Alex Badin avec Philippe Gougler. Saison 8, épisode 1 (Fr., 2018, 52 min). Sur France.tv.

Arletty choisit le camp de l’amour

ARLETTY UNE PASSION COUPABLE - Extrait
Durée : 03:16

Avec sa gueule d’atmosphère, Arletty était une femme de passions. De son vrai nom Léonie Bathiat, l’enfant de la banlieue parisienne aux origines modestes avait réussi à devenir la plus populaire des actrices d’avant-guerre. Reconnaissable à son accent nasillard des faubourgs, sa dégaine chaloupée, ses répliques cinglantes et son anticonformisme, elle a défilé devant les plus grands metteurs en scène de cinéma et de music-hall. Cette carrière aurait pu être exemplaire si, pendant l’occupation nazie, elle n’avait été entachée par sa « collaboration horizontale » avec un jeune officier allemand, Hans Jürgen Soehring, dès mars 1941.

Décors soignés, dialogues ciselés et mise en scène sans trop d’effets, cette fiction, inspirée de faits réels, repose sur l’interprétation de l’inattendue et étonnante Laetitia Casta dans le rôle d’Arletty. L’actrice enveloppe avec grâce et glamour la gouaille de son personnage. Et trouve le ton juste, en ne tombant pas dans l’imitation de son héroïne. Daniel Psenny

Arletty, une passion coupable, d’Arnaud Sélignac. Avec Laetitia Casta, Marie-Josée Croze, Ken Duken (Fr., 2014, 90 min). Sur France.tv.

Montre-moi ta chambre, je te dirai qui tu es

Le chef cuisinier Thierry Marx. / GETTY / DAMIEN GRENON

Partir. Ou plutôt s’enfuir de cette cage d’escalier. Pour Thierry Marx, quitter la cité du Bois-l’Abbé n’était pas seulement son rêve d’adolescence, c’était surtout une nécessité pour tenter de faire quelque chose de sa vie. « Si je ne m’évadais pas, elle allait se replier sur moi », dit-il de sa voix chaude et rassurante. Au micro de Christine Gonzalez, le chef doublement étoilé a accepté de décrire « sa chambre d’ado » et de raconter son enfance avec sincérité et poésie. Il ne cache ni ses failles – ses échecs scolaires ou son côté bagarreur – ni le « traumatisme » que lui a causé une conseillère d’orientation quand elle lui a assuré que l’école hôtelière n’était pas faite pour « des gens comme [lui] ».

Après Thierry Marx et la chanteuse Sheila, d’autres personnalités comme l’humoriste Bérengère Krief ou la danseuse Marie-Claude Pietragalla se prêteront au jeu, chaque dimanche jusqu’au 26 août. Mustapha Kessous

Chambre d’ado, présenté par Christine Gonzalez (45 min). Sur Franceinter.fr.