Mariela Castro, fille de l’ancien président Ral Castro et directrice du Centre national d’éducation sexuelle (Cenesex), participe à la marche des fiertés, lors de la célébration de la journée contre l’homophobie et la transphobie, à La Havane,  le 12 mai 2018. / YAMIL LAGE / AFP

Le projet de nouvelle constitution que le parlement cubain a commencé à examiner samedi 21 juillet ouvre la voie à une légalisation du mariage entre personnes du même sexe, une des principales revendications de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans) de l’île.

Dans son article 68, le projet définit le mariage comme « l’union consentie volontairement entre deux personnes, sans préciser le sexe », a indiqué le quotidien officiel Granma, faisant le point sur les débats qui ont précédé cette session de l’Assemblée nationale. La constitution actuelle, qui date de 1976, limite le mariage à « l’union volontaire entre un homme et une femme ».

« Premier pas »

« Ce serait la porte ouverte pour faire progresser par la suite la légalisation des couples homosexuels », a estimé sur son blog le journaliste et militant gay Francisco Rodríguez (Paquito), également membre du parti communiste au pouvoir.

De plus, souligne-t-il, le projet de texte « inclut le principe de non-discrimination selon l’orientation sexuelle ou le genre », ce qui permettrait de faire adopter « d’autres normes juridiques et d’autres politiques publiques » pour protéger les droits de la communauté LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) à Cuba, longtemps discriminée. Mais il s’agit « d’un premier pas » et en ce domaine « la lutte ne sera pas facile », reconnaît-il.

La députée Mariela Castro, fille de l’ancien président Raul Castro et directrice du Centre national d’éducation sexuelle (Cenesex), milite depuis des années en faveur des droits des femmes et de la communauté LGBT.

224 articles

Dans la foulée de la révolution castriste en 1959, les minorités sexuelles étaient stigmatisées et les homosexuels harcelés, voire envoyés en camps de « rééducation ». S’appliquait alors une politique de marginalisation vouée à les exclure de tout emploi public.

En 2010, Fidel Castro — pourtant peu habitué à verser dans l’autocritique — a reconnu les « injustices » faites aux homosexuels qui provoquèrent l’exil forcé de nombreux intellectuels et artistes dans les années 1960, 1970 et 1980.

L’Assemblée nationale travaille à une réforme de la Constitution de 1976 avec l’objectif, tout en maintenant son caractère socialiste, d’adapter le pays à la nouvelle époque économique et sociale. Le projet, qui compte 224 articles, doit être voté par l’assemblée d’ici lundi et être soumis à un référendum populaire avant son adoption définitive.