Une information judiciaire a été ouverte et confiée à un juge d’instruction dans l’affaire Benalla, a annoncé dimanche 22 juillet le parquet de Paris. Les cinq personnes dont les gardes à vue ont été levées samedi au soir ont été déférées et doivent désormais être présentées à un juge d’instruction.

Il s’agit d’Alexandre Benalla, de Vincent Crase (un salarié de La République en marche qui se trouvait à ses côtés lors des violences place de la Contrescarpe à Paris) ainsi que des trois fonctionnaires de la préfecture de police de Paris suspendus jeudi suspectés d’avoir transmis à M. Benalla une vidéo captée par des caméras de vidéosurveillance le 1er mai. Mercredi soir, Le Monde avait révélé avoir formellement identifié MM. Benalla et Crase en train de molester un manifestant sur cette place du 5e arrondissement de la capitale.

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L’enquête porte sur les chefs de « violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité temporaire de travail », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l’autorité publique », « port et complicité de port prohibé et sans droit d’insignes réglementés par l’autorité publique », « port prohibé d’arme de la catégorie B », « violation et recel de violation du secret professionnel » et « détournement et complicité de détournement d’images issues d’un système de vidéo protection ».

Le parquet a par ailleurs requis le placement sous contrôle judiciaire des cinq suspects avec certaines obligations ; pour Alexandre Benalla et Vincent Crase l’interdiction d’exercer une fonction publique ou une mission de service public, de détenir une arme et se contacter. Pour les trois fonctionnaires de la préfecture de police, le parquet demande à ce qu’ils aient l’interdiction d’exercer la fonction à l’occasion de laquelle ils ont commis les infractions reprochées et des interdictions de contact.

Le domicile d’Alexandre Benalla perquisitionné samedi

Samedi, le domicile d’Alexandre Benalla à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) avait été perquisitionné. Vendredi matin, il avait été placé en garde à vue, comme Vincent Crase, qui se trouvait à ses côtés lors des violences place de la Contrescarpe à Paris.

Les trois cadres de la préfecture de police de Paris qui ont été suspendus jeudi ont, eux, été placés en garde à vue samedi. La procédure à leur encontre porte sur des chefs de « détournement d’images d’un système de vidéo protection » ainsi que de « violation du secret professionnel ».

Affaire Benalla : la vidéo qui montre un collaborateur de Macron frappant un manifestant
Durée : 02:06

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