Un incendie ravage la ville de Rafina, près d’Athènes, en Grèce, le 23 juillet. / ALKIS KONSTANTINIDIS / REUTERS

Décompte macabre en Grèce : les autorités grecques tentaient dans la nuit de lundi 23 à mardi 24 juillet d’établir le bilan humain des violents incendies qui ont ravagé dans la journée les alentours d’Athènes. « Plus de 20 personnes » ont trouvé la mort dans les feux, a annoncé dans la nuit le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos. Un précédent bilan faisait état de 9 morts et 56 blessés.

La plupart des victimes ont été piégées dans le secteur de la localité balnéaire de Mati, à 40 km au nord-est d’Athènes, à leur domicile ou dans leurs voitures, a-t-il précisé, chiffrant à « plus de 104 » le nombre de blessés, dont 11 grièvement. Parmi les blessés il y a seize enfants, selon la même source.

Des bateaux, dont des bâtiments militaires, mobilisés pour évacuer les résidents et touristes ayant fui les flammes sur les plages et en mer affluaient dans la nuit à Rafina, où se pressaient de nombreux proches inquiets, selon les chaînes de télévision.

Au vu de la situation, la présidence de la République a annulé la réception annuelle prévue mardi pour commémorer le rétablissement de la démocratie en Grèce en juillet 1974.

Mécanisme européen de protection civile

« L’heure est à la lutte contre les flammes », a déclaré le premier ministre, Alexis Tsipras, après avoir présidé une réunion de crise, évoquant une « nuit difficile ». Le chef du gouvernement a écourté un déplacement à Mostar, en Bosnie, pour revenir coordonner les opérations.

M. Tsipras a chiffré à « plus de 600 » les pompiers déployés sur les trois fronts partis dans la journée, dont deux continuaient de progresser dans la nuit, autour de Mati et à quelques 55 km à l’ouest de la capitale, près de la localité de Kinetta, en bordure de l’autoroute conduisant au canal de Corinthe. Mais la nuit a interrompu les opérations aériennes, menées plus tôt par huit avions et neuf hélicoptères

Selon le secrétaire général à la Protection civile, Yannis Kapakis, les feux ont été attisés dans la journée par des vents soufflant jusqu’à plus de 100 km/h, une « situation extrême ».

Athènes a également activé le mécanisme européen de protection civile pour demander des renforts à ses partenaires, et Chypre et l’Espagne ont déjà proposé de l’aide, selon M. Kapakis.

Vague de chaleur

Selon les images télé, les flammes ont poussé les habitants sur les routes dans la panique, et endommagé de nombreux bâtiments. Au dessus de Kinetta, le feu a aussi brûlé maisons et voitures. Trois lotissements, surtout de résidences secondaires, ont été évacués et la municipalité a ouvert des locaux pour accueillir leurs habitants. Les zones sinistrées ont été recouvertes toute la journée d’épais nuages de fumée, couvrant aussi le ciel de la capitale, tandis que le trafic routier et l’alimentation en électricité étaient perturbés.

Le premier ministre s’est affirmé « préoccupé par le déclenchement en parallèle de ces foyers ». Le ministre adjoint à l’intérieur, Nikos Toskas, avait plus tôt laissé entendre que les feux pourraient être d’origine criminelle.

Les incendies ont pris alors qu’une vague de chaleur s’abattait sur le pays, avec des températures grimpant jusqu’à 40 degrés Celsius. Selon les services météo, les conditions doivent rester difficiles mardi.

Les incendies de forêt et de maquis sont récurrents en Grèce l’été, notamment dans les zones vertes entourant la capitale. Les derniers feux les plus dévastateurs avaient tué en 2007 dans le Péloponnèse et sur l’île d’Evia 77 personnes, ravageant 250 000 hectares de forêts, maquis et cultures.