Perpignan. Languedoc-Roussillon. France / AGE / Photononstop

Le retournement du marché immobilier a-t-il déjà commencé ? C’est ce que laisse entendre le dernier baromètre LPI-SeLoger, publié le 24 juillet, qui annonce une baisse des prix dans de nombreuses grandes villes françaises. « Dans près de la moitié des villes de plus de 100 000 habitants, les prix signés baissent », constate ainsi Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris-Ouest et porte-parole du baromètre LPI-SeLoger.

C’est dans les villes où l’immobilier coûte le moins cher que le recul des prix est le plus fréquent. À moins de 1 700 euros/m², presque toutes les villes voient leurs prix reculer. À l’origine de cette tendance, « une demande budgétairement fragile et affectée par la suppression des aides personnelles », analyse M. Mouillart. Des baisses importantes sont ainsi observées à Saint-Nazaire (1 381 euros), Perpignan (1 479 euros), Bourges (1 511 euros), Calais (1 572 euros) et Troyes (1 574 euros).

« Le ralentissement de la hausse des prix dans l’ancien se poursuit, commente Michel Mouillart. D’une hausse annuelle de 4,6 %, l’été dernier, nous sommes passés à une progression de 4 %. Ce ralentissement s’explique par la hausse brutale des prix. En dépit de conditions de crédit toujours plus avantageuses, le surcoût n’a pas pu être totalement compensé d’où une demande qui s’étiole petit à petit... Il est d’ailleurs intéressant de constater que sur le marché des maisons où la demande tend à se maintenir, en termes de prix immobiliers, c’est toujours la tendance haussière qui prévaut. »

Effectivement, dans les villes les plus chères comme Paris, Bordeaux ou Lyon, la demande continue de tirer les prix à la hausse, que ce soit en intra-muros comme en proche périphérie. Par contagion, la hausse des prix immobiliers dans ces villes se reporte sur les communes avoisinantes.

Sur le marché des maisons, les marges de négociation augmentent en raison de la faiblesse de la demande. Dans la région Centre, elles peuvent avoisiner 10,5 % du prix demandé. En Champagne-Ardenne, elles dépassent également 5 %. En revanche, partout où la demande est forte (Île-de-France, Rhône-Alpes), les marges de négociation restent faibles.