Le bilan provisoire des incendies de forêt qui ont ravagé, lundi 23 juillet au soir, la côte à l’est d’Athènes est évalué, aujourd’hui, par les autorités, à 79 morts. / COSTAS BALTAS / REUTERS

Des dizaines d’incendies continuaient à ravager la Grèce, mercredi 25 juillet, ainsi que plusieurs pays d’Europe du Nord, tandis qu’une grande partie du continent suffoque sous la chaleur. De la Suède au Québec en passant par le Japon, la canicule affecte la moitié de l’hémisphère Nord. Selon les experts climatiques, ces vagues de chaleur exceptionnelles pourraient devenir de plus en plus courantes.

  • Incendies en Grèce

Le bilan provisoire des incendies de forêt qui ont ravagé lundi soir la côte à l’est d’Athènes est évalué, aujourd’hui, par les autorités, à 79 morts. Les pompiers poursuivaient mercredi les recherches de personnes bloquées dans des maisons ou des voitures carbonisées, aux environs des stations balnéaires de Mati et de Rafina, dévastées par des incendies meurtriers.

Qualifié de « tragédie nationale » par les médias du pays, le feu, parti du mont Pendeli attisé par des vents de 100 km/h, s’est rapidement propagé et a envahi Mati, à 40 kilomètres d’Athènes, détruisant des centaines d’habitations.

Les résidents, paniqués, ont fui en direction de la plage proche, où plusieurs d’entre eux ont dû rester plusieurs heures. Mardi, le pays était sous le choc des découvertes macabres, en particulier celle de 26 personnes, dont des enfants, carbonisées.

Le pays, qui a activé le mécanisme européen de protection civile, s’est vu offrir de l’aide, notamment en moyens aériens, par l’Espagne, la France, l’Israël, la Bulgarie, la Turquie, l’Italie, la Macédoine, le Portugal et la Croatie, tandis que les messages de condoléances arrivaient en nombre de l’étranger.

  • L’Europe du Nord suffoque

D’Oslo à Riga, les pays nordiques et baltes sont écrasés depuis plusieurs semaines par la chaleur et la sécheresse qui embrasent forêts et tourbières, brûlent les pâtures, vident les nappes phréatiques et font même baisser le niveau des grands lacs.

La Suède, qui par endroits n’a quasi pas enregistré de précipitations en près de trois mois et connaît le mois de juillet le plus chaud depuis au moins deux siècles et demi, a dû faire appel à la solidarité européenne pour lutter contre le feu. Plus de 25 000 hectares sont déjà partis en fumée ; ce qui représente plus de deux fois la superficie de Paris.

Le risque est jugé « extrême » par les autorités, en particulier dans la partie méridionale, où le thermomètre pourrait atteindre 35 oC dans les prochains jours, sans espoir de pluie. L’office des forêts suédois a d’ores et déjà estimé les préjudices à 87 millions d’euros.

En Finlande, la province septentrionale de la Laponie est particulièrement touchée, avec des feux de forêt et d’herbe persistants, qui viennent s’ajouter, à sa frontière orientale, à des incendies partis de Russie.

Dans le sud de la Norvège, plusieurs feux de forêts se sont déclarés ces dernières semaines, provoquant, le 15 juillet, la mort d’un pompier. Et comme en Suède, des éleveurs sont contraints d’abattre une partie de leur cheptel, faute d’herbe et de foin.

  • Canicule : au moins 80 morts au Japon

L’Europe, qui oscille entre canicule et incendies, n’est pas seule à souffrir de la canicule. Une vague de chaleur s’est abattue sur le Japon depuis deux semaines. Les températures élevées – au-delà de 40 oC – ont fait au moins 80 morts et 35 000 personnes ont dû être hospitalisées.

La majorité des décès concerne des personnes âgées, mais des enfants figurent au nombre des victimes, dont un garçon de 6 ans qui a succombé à un coup de chaleur à la suite d’activités extérieures et alors que la salle de classe n’était pas climatisée.

« Des mesures d’urgence sont nécessaires pour protéger les enfants », a déclaré mardi matin le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, lors d’une conférence de presse. Le gouvernement va subventionner l’installation de climatiseurs dans les écoles, les collèges et les lycées à partir de l’été 2019.

A la date du 1er avril 2017, moins de la moitié des salles de classes d’établissements scolaires publics disposaient d’une climatisation. L’extension de la durée des congés d’été figure également parmi les dispositions à l’étude, a déclaré M. Suga. Des températures inédites ont été atteintes dans tout le pays, notamment dans la ville de Kumagaya (préfecture de Saitama), au nord de Tokyo, qui a battu le record national lundi avec un thermomètre affichant 41,1 oC.

Lire la tribune de Jean-François Heimburger, journaliste spécialiste du Japon : « Il est nécessaire d’améliorer la prise en compte des catastrophes naturelles au Japon »
  • Vague de chaleur meurtrière au Québec

Une vague de chaleur a frappé le Québec au début du mois de juillet, avec une température ressentie allant jusqu’à 45 oC et provoquant 70 morts, selon un bilan des autorités sanitaires communiqué le 10 juillet. Une chaleur d’une intensité comparable à celle qui, en 2010, avait entraîné la mort d’une centaine de personnes dans la région de Montréal.

Les victimes font partie de « populations très vulnérables, personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques ou mentales » et ne disposant pas de la climatisation, a précisé la docteure Drouin, directrice régionale de la santé publique de Montréal.

  • Coup de chaud en Ile-de-France

La région francilienne va connaître une grande chaleur jusqu’à vendredi 27 juillet, avec pour conséquence un pic de pollution à l’ozone, des restrictions de circulation et l’ouverture de salles où venir se rafraîchir à Paris.

Météo France a placé neuf départements en vigilance orange jusqu’à jeudi matin, au minimum : Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine, la Seine-et-Marne, les Yvelines, l’Essonne, le Val-d’Oise, ainsi que le Nord.

Mercredi après-midi, Météo France attend 32 oC à 34 oC et « cette hausse des températures s’amplifiera jusqu’à vendredi, avec, au plus chaud de l’après-midi, des températures atteignant 34 oC à 37 oC ». « Les nuits seront, elles aussi, de plus en plus chaudes », prévient l’organisme.