Dix jours de congés payés. Le Parlement néo-zélandais a voté mercredi 25 juillet une loi créant un congé rémunéré spécifique pour les victimes de violences conjugales, une mesure destinée à les aider à échapper à leur foyer. Ce congé doit permettre aux victimes de « mettre un terme aux violences et d’obtenir de l’aide sans craindre de perdre leur emploi », a expliqué la députée Jan Logie, élue du Parti des Verts. « C’est gagnant pour les victimes, gagnant pour les employeurs et gagnant pour la société », a-t-elle déclaré après le vote de la loi par 63 voix contre 57.

Les statistiques montrent que la Nouvelle-Zélande est un des pays développés les plus touchés par les violences conjugales. Le taux d’homicide commis au sein de la famille est, per capita, plus de deux fois plus élevé dans cet Etat du Pacifique sud qu’en Australie, au Canada ou en Grande-Bretagne.

Mme Logie, qui appartient à la coalition de centre gauche au pouvoir, a déploré que l’aide aux victimes de violences conjugales tarde trop souvent. « Nous attendons que la situation devienne vraiment mauvaise, que quelqu’un se fasse tuer, et alors nous nous en préoccupons », dénonce-t-elle.

La Nouvelle-Zélande, pionnière dans la défense des droits des femmes

Ce congé doit permettre aux victimes cherchant à fuir leur foyer d’avoir le temps de faire tout ce qu’elles ont à faire, qu’il s’agisse d’assister à des audiences en justice, de déménager ou de trouver de nouvelles écoles pour leurs enfants.

L’opposition conservatrice ne s’était pas rangée derrière cette réforme, en expliquant que son intention était bonne mais qu’elle risquait de contrarier la recherche d’emploi potentielle des victimes. « Les employeurs vont se mettre à scanner les candidates en se demandant si elles risquent d’être victimes de violences conjugales parce que finalement cela affectera leur activité », a déclaré à Newshub Mark Mitchell, du Parti national.

La Nouvelle-Zélande est de longue date pionnière dans la défense des droits des femmes. Elle fut ainsi en 1893 le premier pays au monde à accorder aux femmes le droit de vote. Avant la Nouvelle-Zélande, les Philippines avaient déjà créé en 2004 un congé de dix jours pour les victimes de violences conjugales.