Environ 106 millions d’électeurs, sur une population de 207 millions de personnes, sont appelés aux urnes. / B.K. Bangash / AP

Alors que les Pakistanais sont appelés aux urnes pour des élections législatives sous haute tension, au moins 28 personnes ont été tuées et 35 autres blessées par un kamikaze qui a fait exploser sa charge, mercredi 25 juillet au matin, près d’un bureau de vote de Quetta (sud-ouest).

Le kamikaze « a essayé d’entrer dans le bureau de vote et quand la police a tenté de l’arrêter, il s’est fait exploser », a déclaré un haut responsable de l’administration locale, Hashim Ghilzai. Le bilan a été confirmé par un autre responsable local.

L’attentat, qui n’a pas été revendiqué dans l’immédiat, se produit alors qu’un scrutin tendu se déroule actuellement dans le pays pour élire le prochain Parlement. Il a été précédé tôt mercredi par une attaque à la grenade dans un bureau de vote du district de Khuzdar, également au Baloutchistan, qui a tué un policier et en a blessé trois autres.

Quetta est la capitale de la province méridionale du Baloutchistan, la plus pauvre et la plus instable du pays. Les attentats y sont fréquents. Elle a déjà été endeuillée à la mi-juillet par un autre attentat-suicide, qui avait fait 153 morts lors d’une réunion électorale à Mastung, à une quarantaine de kilomètres de Quetta. Le groupe djihadiste Etat islamique avait revendiqué l’attentat.

Le champion de cricket Imran Khan en lice

Imran Khan, star pakistanaisedu cricket. / ATHIT PERAWONGMETHA / REUTERS

Les législatives, pour lesquelles 106 millions d’électeurs, sur une population de 207 millions de personnes, sont appelés aux urnes, pourraient voir l’ex-champion de cricket Imran Khan accéder au pouvoir, au terme d’une campagne assombrie par des attentats et des accusations d’interférence de l’armée et marquée par une plus grande visibilité des partis religieux extrémistes.

Outre Imran Khan, chef du parti PTI, l’autre principal prétendant au poste de premier ministre est Shahbaz Sharif, frère de l’ancien chef du gouvernement Nawaz Sharif, à la tête du parti PML-N. Les analystes estiment cependant que le jeu reste largement « ouvert ». Le scrutin de mercredi ne représente que la seconde transition démocratique d’un gouvernement civil à un autre dans ce jeune pays au passé ponctué de coups d’Etat militaires et d’assassinats politiques.

Mais la campagne, brève et acrimonieuse, a été dépeinte par certains observateurs comme l’une des plus « sales » de son histoire en raison de nombreuses manipulations présumées, censées favoriser Imran Khan. Les plus de 85 000 bureaux de vote fermeront leurs portes à 13 heures locales (15 heures en France). Les premiers résultats sont attendus dans la soirée.