Le PDG du groupe AccorHotels, Sébastien Bazin, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), près de Paris, le 21 février. / ERIC PIERMONT / AFP

AccorHotels a jeté l’éponge. Le géant européen de l’hôtellerie a annoncé, jeudi 26 juillet, qu’il renonçait à son projet de prise de participation dans le capital d’Air France-KLM. Début juin, Sébastien Bazin, son PDG, avait confirmé son intérêt à racheter la participation de 14,3 % détenue par l’Etat dans le capital de la compagnie franco-néerlandaise. Depuis, le groupe hôtelier tardait à concrétiser sa démarche. « A-t-on été capables de se mettre d’accord avec Air France et d’avoir des conditions qui, à ce stade, nous permettent d’avancer ? La réponse est non », a finalement déclaré M. Bazin.

A en croire certains proches du dossier, le patron d’AccorHotels ne serait pas parvenu à réunir autour de lui un pool d’investisseurs français et européens pour racheter la part de l’Etat, qui est évaluée à environ 450 millions d’euros. Le mastodonte de l’hôtellerie, détenu par des actionnaires chinois, qataris et saoudiens, ne peut racheter seul. De surcroît, la réglementation de Bruxelles impose que 50 % des actionnaires d’une société européenne soient européens.

Liens rompus avec la compagnie aérienne

En mettant le pied chez Air-France-KLM, AccorHotels visait surtout le très gros portefeuille de membres du programme de fidélité Flying Blue de la compagnie franco-néerlandaise. Au moment où s’opère un vaste mouvement de consolidation dans le secteur de l’hôtellerie, les programmes de fidélité sont devenus le nerf de la guerre. Après l’échec de la prise de participation, il semble qu’AccorHotels ait rompu tous les liens avec Air France. En effet, M. Bazin a démenti son intérêt pour une alliance avec la compagnie aérienne sans prise de participation. «  Nous avons arrêté l’étude avec Air France », a-t-il fait savoir.

L’opération Air France-KLM, chuchotent certains observateurs, aurait eu aussi pour objet – Bruxelles oblige – de mettre le groupe AccorHotels à l’abri des appétits de certains de ses actionnaires, notamment chinois.