Un policier a été condamné à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Béthune, jeudi 26 juillet. Le gardien de la paix avait été mis en examen pour des faits de harcèlement sexuel à l’encontre de deux policières, de 2015 à 2017.

« On est satisfaits de cette décision. C’est l’aboutissement d’un combat de plusieurs années. Pour moi, c’est une première dans la police », a réagi Me Blandine Lejeune, avocate des deux femmes. « On obtient des dommages et intérêts symboliques, 300 et 800 euros », a-t-elle précisé. Les deux victimes sont en arrêt maladie.

Lors du procès qui s’était tenu le 5 juillet, le parquet avait requis une peine de dix mois de prison avec sursis à l’encontre de Jimmy D., 49 ans, désormais en poste dans les Bouches-du-Rhône.

Il était apparu que le gardien de la paix avait multiplié les remarques particulièrement salaces envers deux policières qui étaient ses collègues au commissariat d’Auby, dans le département du Nord : il déboutonnait son pantalon en entrant dans le bureau, envoyait des MMS avec une image pornographique à une des policières, souhaitait « bonne bourre » à un couple de retraités à la suite d’un contrôle de police ou se moquait d’une collègue prétendument « frigide ».

« Un boute-en-train »

« Je suis écœurée du monde de la police. La femme n’y a pas sa place », avait estimé à la barre une des deux plaignantes. Le prévenu, père de trois enfants et divorcé, s’était défendu en expliquant qu’il était « un boute-en-train », désireux « de mettre l’ambiance ». Il avait dit à l’audience que l’une des deux femmes avait porté plainte « pour de l’argent ».

L’avocate du policier, Me Corinne Spebrouck, a estimé que « la montagne avait accouché d’une souris », l’affaire retrouvant « de justes proportions ». « Il a dérapé, je l’entends bien, mais les demandes des parties civiles étaient exorbitantes, pratiquement 50 000 euros en tout, semblables à celles que l’on rencontre habituellement en cour d’assises ! », a-t-elle notamment réagi. « On peut être offusqué de paroles crues, mais le préjudice n’est pas aussi violent que lors d’une agression ou d’un viol. Le tribunal a su faire la part des choses », a salué Me Spebrouck.