Près du village d’Andritsena, dans le Péloponnèse, le 27 juillet. / ARIS MESSINIS / AFP

Constatant l’ampleur des ravages causés par les incendies autour d’Athènes, dès le mardi 24 juillet, le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, demandait l’aide de l’Europe et indiquait dans un message télévisé que l’Espagne allait envoyer des avions et Chypre plusieurs dizaines de pompiers.

Une semaine plus tôt, c’était la Suède, qui, confrontée à une vague d’incendies d’une ampleur inédite, en appelait à l’Europe. La Commission européenne contribuait alors à la mobilisation immédiate de deux Canadair italiens dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’UE.

Ce dispositif a été créé, en 2001, pour favoriser la coopération entre les autorités nationales de protection civile des différents pays européens. Il regroupe les vingt-huit Etats membres ainsi que l’Islande, le Monténégro, la Norvège, la Serbie, l’ancienne République yougoslave de Macédoine et la Turquie.

Mais le mécanisme repose sur le volontariat des Etats et, surtout, sur la disponibilité de leurs moyens, aériens prioritairement. « L’Europe prend en charge 80 % des frais de transport d’un avion qui, par exemple, partirait d’Italie pour aller combattre un feu au Portugal, mais faut-il encore que les différents pays, notamment de l’arc méditerranéen, ne soient pas confrontés au même moment à des incendies », explique Carlos Martin Ruiz de Gordejuela, porte-parole de la commission pour les questions de sécurité civile. Autant dire que, avec la multiplication des zones d’incendies, de la Scandinavie au pourtour méditerranéen, de l’Europe centrale aux îles britanniques, le dispositif a atteint ses limites.

L’été 2017, avec quelque deux cents personnes tuées dans de violents incendies au Portugal, en Italie, en Espagne et en France, a servi de déclencheur. Depuis, la Commission européenne a proposé de créer un nouveau système pour mieux organiser la réponse collective face aux catastrophes – incendies, inondations, séismes, épidémies… –, baptisé « RescEU », et qui serait géré par l’Union.

« Ce pourrait être une force d’intervention européenne, une réserve de ressources, qui compléterait les dispositifs nationaux et permettrait de ne plus dépendre uniquement des possibilités d’intervention des différents Etats », indique Carlos Martin. Le budget pour l’ensemble du dispositif de protection civile passerait alors de 577 millions d’euros, pour la période 2014-2020, à 1,4 milliard d’euros pour les années 2020-2027.